Les troubles cognitifs dans la SEP sont aujourd’hui reconnus, influencés par des variables thymiques et cliniques. En revanche, peu d’études ont porté sur l’impact de l’âge sur ces atteintes cognitives.

Cette étude s’intéresse à l’impact différentiel de l’âge sur la cognition de patients atteints de SEP, en comparaison à des sujets sains appariés et en fonction de la forme clinique.

321 patients atteints de SEP (192 récurrente-rémittentes, 99 secondairement progressives, 30 progressive primaires), appariés à 258 contrôles, ont bénéficié d’une évaluation cognitive : mémoire épisodique (SRT), mémoire de travail (empans direct et inverse), vitesse de traitement (code), flexibilité cognitive (fluences catégorielles et phonémiques). Des analyses de modération via des régressions hiérarchiques linéaires ont testé les effets modérateurs du groupe sur le lien entre âge et cognition (avec le niveau d’étude comme co-variable).

Pour toutes les variables cognitives, l’âge et la SEP prédisaient négativement la performance. En revanche, aucun effet d’interaction entre l’âge et le groupe (SEP vs contrôles) n’était observé sur l’ensemble des variables cognitives. Concernant l’effet de la forme clinique (récurrente-rémittente vs progressive), la forme progressive impactait négativement la vitesse de traitement et la flexibilité cognitive. En revanche, aucun effet d’interaction n’était observé entre l’âge et la forme clinique de SEP.

Si l’âge avait bien un impact négatif sur le fonctionnement cognitif, aucun effet différentiel de l’âge n’était observé, ni entre les patients et les participants sains, ni entre les différentes formes cliniques de SEP. Ces données observées sur un large échantillon confortent celles obtenues sur la vitesse de traitement (Bodling et al., 2009) à d’autres domaines cognitifs.

La SEP est un facteur de risque de la survenue de troubles cognitifs. Néanmoins, l’âge ne semble pas être un facteur aggravant sur l’importance de ces troubles.