Évolution de l’immunité cellulaire et humorale anti-SARS-CoV-2 après 3 doses de vaccins chez des patients traités par rituximab - 27/11/21
Resumen |
Introduction |
En France, une 3e dose systématique de vaccin anti-SARS-CoV-2 a été recommandée chez les patients fortement immunodéprimés, sans obligation d’évaluer la réponse sérologique avant la 3e dose malgré les incertitudes concernant l’efficacité de cette mesure chez les patients ayant une déplétion lymphocytaire B persistante. Nous avons donc étudié l’évolution de l’immunité humorale et cellulaire contre le SARS-COV-2 chez 10 patients traités par rituximab (RTX) après 2 et 3 doses de vaccin.
Patients et méthodes |
Les patients ont été prélevés deux fois, juste avant la 3e dose de vaccin (reflétant leur immunité après deux doses) et un mois plus tard. Pour explorer la réponse spécifique des cellules T au SARS-CoV-2, un test immunoenzymatique à l’interféron gamma (IFN-γ) (ELISPOT) a été réalisé. L’évaluation sérologique a été réalisée à l’aide du test commercial SARS-CoV-2 IgG II Quant (Spike) (Abbott Architect).
Résultats |
Dix patients dont 8 femmes ont été inclus. L’âge médian était de 72 ans (Interquartile range [IQR] : 68,5-78,0). Tous les patients étaient traités pour une polyarthrite rhumatoïde, sauf un pour un syndrome de l’homme raide. Cinq d’entre eux étaient également traités par méthotrexate (4 par voie sous-cutanée et 1 par voie orale dose, médiane de 20mg/semaine [IQR] : 15-25) et 3 par corticoïdes par voie orale (à la dose de 10, 10 et 20mg d’équivalent prednisone par jour). Les patients avaient déjà reçu une médiane de 5 cycles de RTX (IQR 3-11). Le délai médian entre la dernière perfusion de RTX et la 1ère dose de vaccin était de 7,6 mois (IQR 4,7-9,3). Celui entre la 2e et la 3e dose de vaccin était de 2,2 mois (IQR 1,9-2,3). Pour leurs premières doses, 5 patients ont été vaccinés par BNT162b2 (Pfizer-BioNTech), 4 par mRNA-1273 (Moderna) et 1 par AZD1222 (Astra-Zeneca). Tous ont reçu une 3e dose de mRNA-1273 (Moderna) ou de BNT162b2 (Pfizer-BioNTech). Après deux doses de vaccin, 3 des 10 patients étaient séronégatifs (#2, #6 et #8), et un seul n’avait pas de réponse cellulaire T détectable (#10). Deux patients séronégatifs (#2 et #6) présentaient une réponse cellulaire T détectable. À l’inverse, 5 patients séropositifs (#3-5-7-9-10) présentaient une réponse cellulaire T détectable mais faible (bien qu’aucun seuil de protection cellulaire T ne puisse être défini). Après la 3e dose de vaccin, les 3 patients précédemment séronégatifs (#2, #6 et #8) sont restés séronégatifs et ils n’ont que légèrement augmenté leur réponse cellulaire T après 3 doses par rapport à leur réponse cellulaire T après 2 doses. Ces trois non-répondeurs à la 3e dose présentaient tous une déplétion complète des lymphocytes B au moment de celle-ci. Le seul patient (#10) qui était précédemment séropositif mais qui n’avait pas de réponse cellulaire T détectable a développé une réponse cellulaire T après la 3e dose.
Conclusion |
Nos résultats confirment que certains patients traités par rituximab peuvent développer une réponse humorale anti-SARS-CoV-2 après deux doses de vaccin. Chez les patients séronégatifs, l’évaluation de la réponse des cellules T pourrait être utile pour détecter les patients séronégatifs ayant une réponse immunitaire dissociée avec réponse lymphocytaire T détectable. Ces résultats préliminaires, à confirmer par les grandes études vaccinales en cours, encouragent également à vérifier le statut sérologique après deux doses chez les patients traités par rituximab afin d’éviter une 3e dose potentiellement inutile chez les patients ayant développé une réponse humorale, contrôler le phénotypage lymphocytaire B et retarder l’administration de la troisième dose jusqu’à la repopulation des lymphocytes B.
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Vol 88 - N° S1
P. A320-A321 - décembre 2021 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.