Les troubles du bilan hépatique sont fréquents au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Les anticorps anti-peptides citrullinés (ACPA) constituent un marqueur immunologique spécifique et pronostique. Nous avons recherché une association entre la positivité des ACPA et la survenue d’une perturbation du bilan hépatique.

Étude descriptive rétrospective colligeant 166 patients suivis pour PR (critères ACR EULAR 2010) répartis en 2 groupes selon la présence ou pas de perturbation du bilan hépatique. Les patients présentant une hépatite virale, une stéatopathie non alcoolique et une hépatopathie auto-immune étaient exclus. Les données clinico-biologiques relatives à la maladie étaient recueillies et comparées entre les deux groupes.

Notre population comportait 132 femmes (79,5 %) et 34 hommes (20,5 %). L’âge moyen était de 62±11,8 ans. La PR était immunopositive dans 93 % des cas. Le facteur rhumatoïde était positif dans 78,1 % des cas et les ACPA étaient positifs chez 69,2 % des patients. Le DAS28 CRP moyen était à 5,09±1,39.

Quarante patients (24,1 %) présentaient des troubles hépatiques. Il s’agissait d’une cholestase isolée avec une enquête étiologique négative (42,5 %), origine médicamenteuse (57,5 %). Les médicaments incriminés étaient: paracétamol (27 %), AINS (27 %), méthotrexate (27 %), salazopyrine (9 %), léflunomide (4,5 %) et isoniazide-rifampicine (4,5 %). Le pourcentage de positivité des ACPA était plus élevé chez les patients ne présentant pas d’atteinte hépatique (75,7 % versus 48,5 % de positivité chez les patients présentant des troubles hépatiques, p=0,008).

Notre travail a montré une des ACPA étaient moins présents chez les patients présentant des troubles hépatiques notamment une cholestase isolée ou une vulnérabilité à la survenue d’une hépatotoxicité médicamenteuse. Des études à plus grandes échelles sont nécessaires pour étudier cette association.