La selle turcique vide (STV) est une affection rare. Le but de ce travail est d’évaluer l’incidence des perturbations hormonales hypophysaires chez les patients atteints de STV primitive et de dégager les facteurs prédictifs d’anomalies hormonales chez ces patients.

C’est une étude rétrospective colligeant les patients suivis au service d’endocrinologie pour STV sur une période de 20 ans.

Il s’agit de 36 patients, d’âge moyen de 50,4 ans (des extrêmes allant de 21 à 81 ans), avec prédominance féminine (75 %). La parité moyenne était de 9,5 enfant par femme. Les circonstances de découverte étaient des céphalées (66,67 %), des troubles visuels (30,56 %), une aménorrhée secondaire (81,5 %). L’obésité était notée dans 19,45 %. Le bilan hormonal objectivait un déficit corticotrope (53,6 %), un déficit thyréotrope (36,11 %), un déficit gonadotope (22,8 %) et un diabète insipide chez 2 patients. Une hyperprolactinémie était notée dans 13,88 % des cas.

À la lumière de notre étude comparative de deux groupes de patients avec STV (G1 ayant des troubles hormonaux et G2 sans retentissement hormonal), nous avons conclu que l’absence de montée laiteuse en post-partum était retrouvée significativement corrélée à l’atteinte hormonale et que la présence de céphalées est associée de manière significative à l’absence de retentissement hormonal.

La STV est d’intérêt actuellement croissant du fait d’une exploration radiologique fréquente de la région sellaire. On note une prédominance chez la femme d’âge moyen, généralement obèse et multipare. C’est une pathologie bénigne à condition de détecter une éventuelle insuffisance antéhypophysaire et de la substituer.