L’étude de l’anatomie microscopique de la main nécessite des techniques souvent fastidieuses et destructives spécifiques à chacune des structures anatomiques étudiées. L’imagerie en contraste de phase par source synchrotron (sPCI) permet d’étudier précisément l’ensemble des tissus organiques à une résolution microscopique et de façon non destructive. Le but de cette étude était d’attester de la faisabilité de la sPCI pour étudier l’anatomie de la vascularisation palmaire de la main.

Une main provenant d’un corps non formolé a été imagée par sPCI à 84μm et 21μm sans injection de produit de contraste spécifique. Sa vascularisation et son innervation ont été reconstruites à 84μm, puis le paquet neurovasculaire médial du troisième doigt à 21μm. Les structures les plus fines et les plus distales observées ont été relevées. Le diamètre et l’épaisseur des structures vasculaires et nerveuses ont été déterminées sur les coupes tomodensitométriques 2D et sur les reconstructions tridimensionnelles via une méthode de granulométrie.

La vascularisation de la main en sPCI était visible depuis l’artère radiale et ulnaire jusqu’aux arcades digitales distales transverses. La structure la plus fine observée était le lacis artériel anastomotique péri-neural du nerf digital propre. Ce dernier provenait de l’artère palmaire digitale propre et vascularisait le nerf sur toute sa longueur et circonférence. Les artérioles composant ce lacis étaient individualisables à cette résolution à partir de 66μm de diamètre et jusqu’à 309μm.

L’imagerie sPCI permet d’étudier dans le même temps l’anatomie artérielle et nerveuse de la main ainsi que les relations anatomiques entre ces deux réseaux. Elle permet d’étudier des structures de tailles variables et histologiquement différentes avec une grande précision, de façon non invasive et en ayant recours à une technique unique.