L’enseignement de l’anatomie humaine est réparti dans les trois années du bachelor des études médicales à l’Université Libre de Bruxelles. L’instauration d’un examen d’entrée a réduit le nombre d’étudiants inscrits en première année (environ 160 étudiants en 2017–2018), ce qui nous a permis d’introduire une réforme pédagogique que nous avons souhaité évaluer. Le programme de 1^er année comporte l’étude de l’appareil locomoteur des membres. Nous avons remplacé l’enseignement magistral par une nouvelle séquence. Chaque semaine, deux heures d’introduction, une question-problème clinique communiquée le vendredi précédent, une séance d’auto-apprentissage (sur pièces prédisséquées provenant du musée d’anatomie et sur table anatomique) avec rédaction d’un rapport, et une heure de synthèse-débriefing en fin de semaine. Deux contrôles continu ont été organisées, ainsi qu’un examen final comportant des questions de réflexion. La note d’année représentait 40 % de l’évaluation finale.

À la fin de l’enseignement, un questionnaire de satisfaction validé a été soumis aux étudiants.

Les indices de satisfaction apparaissent très favorables ; l’item le plus bas concernant l’adéquation des méthodes, où 54 % des étudiants répondent favorablement. À titre de comparaison, dans la section sciences dentaires (pédagogie active, programme d’anatomie générale), dont l’effectif était réduit à 13 étudiants, ce même indice était de 100 %. Dans la section des sciences biomédicales, il était de 86 % avec un enseignement magistral prédominant.

Si les données recueillies témoignent d’une satisfaction globale et d’une majoration des processus socioconstructivistes, force est de constater que de nombreux étudiants comprennent mal la finalité d’une pédagogie active, et demeurent prisonniers d’un paradigme transmissif exclusif. L’effectif des groupes a sans doute aussi une influence sur les résultats, de même que la complexité de la matière. Il est par ailleurs difficile de comparer les taux de réussite finale (en augmentation) avec les résultats antérieurs dans la mesure où un QCM était organisé avant la réforme.