Avant la mise à disposition de l’insuline, l’espérance de vie des sujets diabétiques était médiocre puisque le traitement pharmacologique se limitait à quelques prescriptions surprenantes et hasardeuses, comme l’opium. Au XIX^e siècle, l’exercice physique et diverses interventions diététiques parvinrent à améliorer le pronostic global chez l’adulte. Les prescriptions diététiques se fondaient sur des convictions opposées, les unes considérant qu’une restriction était nécessaire, alors que d’autres recommandaient une hyper-alimentation, notamment en produits sucrés, pour compenser la perte urinaire du sucre. Dans la décennie qui a précédé la découverte de l’insuline, deux diabétologues nord-américains, Allen et Joslin, ont imposé le jeûne et un régime de famine qui a permis d’améliorer transitoirement la glycosurie, les crises acétonuriques et, peut-être, la survie chez les enfants et les adolescents au prix, souvent, d’une dénutrition sévère.

Before the availability of insulin the life expectancy of people with diabetes mellitus was very poor because there were only bizarre pharmacological treatments such as opium. During the 19th century, physical activity and dietary interventions significantly improved the overall prognosis for diabetes in adults. Dietary recommendations were based on opposing convictions: some considered that restrictions were necessary while others recommended overeating with sugary products to compensate for urinary loss of glucose. During the decade before the discovery of insulin, Allen and Joslin endorsed fasting and caloric restricted diets resulting in some improvement of glycosuria, acidosis, delayed death among children and adolescents … and often severe undernutrition.