À travers le cas concret d’un patient, dont le pronostic vital est engagé au décours immédiat d’une intervention chirurgicale, nous évoquons le problème de la difficulté de la prise de décision éthique en période de garde. La difficulté de décider de la conduite à tenir n’était pas due à une différence d’opinion entre le corps soignant et le patient ou sa famille, mais à une divergence d’avis au sein de l’équipe médicale, en l’occurrence entre le chirurgien et l’anesthésiste. Bien que l’un et l’autre fussent motivés par le désir d’assurer une fin de vie digne au malade et par le respect de la loi, leurs jugements étaient sensiblement différents. Nous rappelons l’intérêt et les limites de la procédure décisionnelle et nous insistons sur l’importance de bien connaître les textes relatifs aux droits du malade en fin de vie pour éviter les écueils juridiques.

Through the concrete case of a patient having a life-threatening prognosis after surgery, we discuss the problem of the difficult ethical decision-making during on-call duty. The difficulty in deciding what to do was not due to a difference of opinion between the nursing staff and the patient or his family, but to a difference of opinion within the medical team, in this case between the surgeon and the anaesthesiologist. Although both were motivated by the desire to ensure a dignified end of life for the patient and by respect for the law, their judgments were markedly different. We reiterate the interest and the limits of the decision-making procedure and we stress the importance of knowing the legal texts relating to the rights of the patient at the end of life in order to avoid legal pitfalls.