Le vieillissement dans la population Tunisienne est un phénomène préoccupant et devenu de plus en plus accéléré [1Institut National de la Statistique (INS) Données démographiques et sociales. Projection de la population  :  (2009). 

Haga clic aquí para ir a la sección de Referencias]. Cette période de vie est riche en facteurs depressogénes. Nous rapportons dans ce travail, la fréquence de la dépression chez les sujets âgés hospitalisés en service de rhumatologie en période du coronavirus COVID-19.

C’est une étude transversale, descriptive faite en deux semaines au cours de la période COVID-19. L’étude a été portée sur 50 patients, âgés de plus de 60 ans, hospitalisés dans le service de rhumatologie de l’hôpital militaire de Tunis. Le score utilisé dans ce travail est Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS, Zigmond et Snaith, 1983). C’est un autoquestionnaire facile et rapide, utilisé dans la littérature internationale. Il évalue l’état anxieux et dépressif des patients suivis pour une pathologie somatique. Ce score est fait de 14 items cotés de 0 à 3. Sept questions évaluant l’anxiété et sept autres évaluant la dépression, d’où l’obtention de deux scores avec une note maximale de 21 pour chacun. Si le score est inférieur à 7 : pas de symptomatologie, entre 8 et 10 la symptomatologie est douteuse et supérieur à 11 la symptomatologie est certaine.

Cette étude est faite de 50 patients, 36 sont de sexe féminin et 14 de sexe masculin. L’âge moyen était de 72 ans avec des extrêmes de 60 et 90 ans. Trente-neuf patients sont mariés, 6 sont veufs, 4 sont divorcés et 1 patient est célibataire. Le motif d’hospitalisation était une atteinte articulaire périphérique handicapante dans 58 %, une ostéoporose dans 22 % des cas, une lombalgie dans 12 % des cas et une spondylarthrite dans 8 % des cas. La durée d’hospitalisation était entre 1 et 15 jours chez 60 % des patients, entre 16 et 30 jours chez 36 % des patients et au-delà de 30 jours chez 4 % des malades. Les antécédents étaient comme suit : hypertension artérielle chez 60 % des cas, un diabète chez 46 % des cas et des antécédents psychiatrique chez 10 % des patients. Le score HADS a montré que 44 % des patients ont une symptomatologie dépressive certaine, dans 10 % la symptomatologie était douteuse et 46 % était indemne de symptomatologie dépressive. Cette dépression était plus fréquente chez les sujets ayant une tranche d’âge entre 70 et 79 ans.

La dépression est aujourd’hui un des problèmes de santé public le plus fréquent chez les sujets âgés, souvent méconnu, et insuffisamment traité devant la symptomatologie atypique. Dans notre série, la prévalence d’une dépression certaine est de 44 % ce qui rejoint les données de la littérature avec une prévalence comprise entre 2 et 61 % [2Jongenelis K., Pot A.M., Eisses A.M., Beekman A.T., Kluiter H., van Tilburg W., y al. Depression among older nursing home patients. A review Tijdschr Gerontol Geriatr 2003 ;  34 : 52-59

Haga clic aquí para ir a la sección de Referencias]. La pandémie du COVID-19 constitue une réalité particulière et inhabituelle. Celle-ci peut affecter les personnes sur le plan physique, mais également sur le plan psychologique. En effet, dans un tel contexte, de nombreuses personnes vivront des réactions de stress, d’anxiété et de déprime. L’association de plusieurs facteurs comme le vieillissement, une période de stresse par un virus inconnu, le COVID-19, et un séjour dans un milieu hospitalier, les pathologies sous-jacentes contribue facilement à une dépression.

La psychogériatrie est de plus en plus développée au cours de la dernière décennie. La prise en charge des troubles mentaux a bénéficié du développement d’équipes gériatriques multidisciplinaires capables d’avoir une approche globale de la personne âgée afin d’éviter les complications.