Le risque cardiovasculaire et les anticorps anti-CCP : y a-t-il une association ? - 30/11/20
Resumen |
Introduction |
Les anticorps anti-CCP présentent un intérêt majeur dans le diagnostic positif de la polyarthrite rhumatoïde (PR) et ils revêtent un intérêt pronostique dans la prédiction de destruction articulaire. Au-delà de cette connotation classique, ils sont de plus en plus impliqués dans la perte osseuse, la baisse des seuils de la sensibilité à la douleur et l’élévation du risque cardiovasculaire.
L’objectif de notre travail était d’étudier l’association entre la positivité des anticorps anti-CCP et le risque cardiovasculaire chez les patients suivis pour PR.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective s’étalant sur une période de 4 ans (2015–2019) et portant sur les patients suivis pour PR dont le diagnostic a été retenu selon les critères ACR/EULAR 2010. Les dossiers des patients ont été revus. Les paramètres cliniques, biologiques et immunologiques ont été recueillis. Le risque cardiovasculaire a été évalué à l’aide de l’outil mSCORE qui permet de calculer le risque d’évènement cardiovasculaire fatal à 10 ans et l’outil Framingham. Le seuil de significativité a été fixé à 0,05.
Résultats |
Cent cinquante-trois patients ont été colligés ; 82,8 % étaient des femmes. L’âge moyen était de 53,6±12,8. La durée médiane de la PR était de 3 ans et elle évoluait depuis plus que 10 ans dans 21,7 % des cas. L’anticorps anti-CCP était positif dans 58 % des cas. La PR était érosive dans 59,8 %. Elle était associée à des manifestations extra-articulaires dans 37,8 % et une atteinte pulmonaire dans 20,9 % des cas. Les patients étaient sous méthotrexate dans 80,4 % des cas et sous biothérapie dans 12 % des cas. Une corticothérapie a été prescrite dans 75,8 % avec une dose médiane de 7,5mg/jour. Concernant les facteurs de risque cardiovasculaires : une hypertension artérielle, une dyslipidémie, un diabète, un tabagisme actif ont été retrouvés respectivement dans 29,3 %, 24,1 %, 14,8 % et 9,1 % des cas. Le taux moyen du cholestérol (CHO) total, LDL-CHO, triglycérides et du HDL-CHO étaient respectivement de 4,14 ; 2,44 ; 1,22 et 1,14mmol/L. Le mSCORE médian était de 1 %. Un risque élevé d’évènement cardiovasculaire fatal dans 10 ans (mSCORE≥5 %) a été retrouvé dans 12,4 % des cas. Le score Framingham médian était de 1 %. En comparant les patients ayant des anticorps anti-CCP positif (CCP+) avec ceux ayant des anti-CCP négatif (CCP−) pas de différence statistiquement significative n’a été retrouvée concernant le mSCORE et le score Framingham. Les patients CCP+ avaient significativement un nombre plus élevé de facteurs de risque cardiovasculaire (p=0,03). Pas de différence statistiquement significative entre les patients CCP+ et ceux CCP− n’a été retrouvé concernant le taux de LDL, TG et CHO total. Pas de corrélation statistiquement significative n’a été retrouvé entre le taux des anticorps anti-CCP et le mSCORE (p=0,5).
Conclusion |
Dans notre échantillon, le risque cardiovasculaire globale n’était pas très élevé et il n’était pas plus élevé chez les patients ayant des anticorps anti-CCP positifs. Cependant, les évènements cardiovasculaires restent la première cause de mortalité au cours de la polyarthrite rhumatoïde et un dépistage systématique est nécessaire.
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Vol 87 - N° S1
P. A162-A163 - décembre 2020 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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