L’effet des fibrates sur la réduction des événements cardiovasculaires au cours du diabète de type 2 n’avait pu que partiellement être exploré à partir de sous-groupes de patients diabétiques issus des études VAHIT avec le gemfibrozil et BIP avec le bézafibrate. L’étude FIELD (Fenofibrate intervention and endpoint lowering in diabetes) avec le fénofibrate était la première étude de prévention cardiovasculaire menée dans une large population de sujets diabétiques de type 2. Les résultats de cette étude ont été décevants et l’étude FIELD n’a pas permis de montrer avec force l’efficacité du fénofibrate sur la diminution des événements cardiovasculaires, au cours du diabète de type 2. En effet, le traitement par fénofibrate a entrainé une diminution non significative de 11 % des décès d’origine coronarienne et des infarctus du myocarde non mortels. En outre, le fénofibrate n’a eu aucun effet chez les patients en prévention secondaire. Ces résultats « déconcertants » ont fait germer plusieurs questions. En particulier, l’augmentation significative de l’homocystéine observée chez les patients sous fénofibrate pourrait rendre compte, en partie, de l’effet modeste du fénofibrate sur la réduction du risque cardiovasculaire observé dans FIELD et sur l’augmentation du risque d’accidents thromboemboliques veineux chez les patients sous traitement actif. Les résultats « très mitigés » de l’étude FIELD ne permettent pas de détrôner les statines comme traitement de première intention chez le patient diabétique de type 2. La question qui se pose réellement est de savoir si le fénofibrate en association avec les statines serait susceptible d’apporter un bénéfice supplémentaire en terme de réduction du risque cardiovasculaire. Cette question trouvera sa réponse dans les résultats de l’étude ACCORD actuellement en cours, étudiant l’effet de l’association fénofibrate + simvastatine.