La maladie artérielle périphérique (MAP) est associée à un risque accru de morbi-mortalité coronarienne et cérébrovasculaire aussi bien dans la population générale que chez les dialysés. Elle reste peu étudiée chez les patients atteints de maladie rénale chronique (MRC) non dialysés.

Il s’agit d’une étude transversale menée sur une période de trois mois (1^er juin au 31 août 2019) concernant tous les patients âgés d’au moins 18 ans, suivis en consultation externe de néphrologie au XXX de XXX depuis au moins 3 moins pour une MRC, non dialysés.

La mesure de l’index de pression systolique (IPS) à l’aide d’un mini Doppler permettait de définir la MAP (IPS<0,9). Les données ont été analysées grâce au logiciel R-studio (version 1.2.5001) (tests de Chi², exact de Fischer et t de Student).

Ont été inclus 138 patients, d’un âge moyen de 56,76±15,13 (extrêmes : 23 et 84 ans). Le sex-ratio était de 1,06. L’HTA (76,8 %), le diabète (23,2 %) et la consommation de tabac (11,6 %) étaient les terrains les plus fréquents. La néphroangiosclérose (46,4 %), la GNC (29,7 %) et la polykystose rénale (8,7 %) étaient les néphropathies les plus fréquentes. Le DFG moyen était de 37,50±29,45mL/min/1,73 m² et 81,16 % des patients avaient un DFG<60mL/min/1,73 m². La MAP était présente chez 77 patients (55,8 %). Sa prévalence était de 67,8 % au stade 5 de la MRC, de 69,4 % au stade 4, de 42,2 % au stade 3 et de 52 % au stade 2. La polykystose rénale (p=0,035 ; OR : 0,24), la pression pulsée (p=0,021 ; OR : 0,45), l’hyperuricémie (p<0,000 ; OR : 3,9), l’hypertriglycéridémie (p=0,046 ; OR : 7,3) et la protéinurie ≥500mg/24h (p=0,054 ; OR : 2,12) étaient statistiquement corrélées à la MAP chez nos patients. L’IPS moyen était plus bas chez les sujets diabétiques (0,8498±0,159 vs 0,9141±0,201 ; p=0,067), sans différence significative.

La MAP est le reflet d’une athérosclérose diffuse, d’où l’intérêt d’un dépistage précoce.