Les patients hémodialysés sont à risque de forme sévère d’infection à SARS-CoV2. Les facteurs cliniques et biologiques corrélés à la sévérité ne sont pas connus et aideraient à l’orientation précoce des patients.

Il s’agit d’une étude rétrospective sur la cohorte des hémodialysés en secteur COVID du centre, comprenant nos patients prévalents atteints et ceux ayant eu au moins une séance en repli.

Les données sont recueillies depuis les informations du dossier médical, du logiciel de biologie et des compte-rendus d’hospitalisation. On définit les formes graves par une oxygénoréquérance ≥6 L/min. Les caractéristiques des patients, leur biologie à l’entrée et lors de l’évolution, les traitements entrepris sont analysés.

Trente et un patients ont été inclus du 12 mars au 17 avril 2020, deux tiers provenant de l’extérieur : âge médian 59 ans, 69 % d’hommes, IMC médian 25,6kg/m², ancienneté médiane en dialyse 28 mois. Treize (42 %) ont reçu de l’azithromycine, 10 (32 %) un traitement spécifique (1 tocilizumab, 3 oseltamivir, 5 hémisuccinate d’hydrocortisone ou 1 hydroxychloroquine), 12 (39 %) ont présenté une forme grave, avec une mortalité totale de 20 % (6/31). Les facteurs de gravité identifiés ont été l’IMC élevé (p=0,025), les élévations de la CRP (p=0,0024), des LDH (p=0,037) et des polynucléaires neutrophiles (p=0,013) dès le diagnostic. L’âge, l’IL-6 et le diabète n’ont pas été pronostiques dans cette étude.

Cette série de 31 patients permet d’identifier des facteurs de gravité simples (IMC, CRP, LDH, polynucléaires neutrophiles) d’infection SARS-CoV2 fréquemment sévère chez les hémodialysés et compliquée d’une mortalité élevée. En complément de la clinique, le profil du malade et sa biologie initiale doivent conduire à une hospitalisation chez des patients ambulatoires.