La bonne connaissance des écoulements mamelonnaires est capitale car ils sont fréquents et peuvent être le premier signe d'une néoplasie sous-jacente. L'objectif de ce travail a été de rappeler la séméiologie clinique élémentaire des écoulements mamelonnaires, la place de l'imagerie mammaire pour leur exploration, les différentes pathologies associées, ainsi que leur prise en charge et leur surveillance éventuelle. L'examen clinique permet de différencier trois types d'écoulements mamelonnaires : physiologiques (séreux, bilatéraux, multi-orificiels et peu abondants), pathologiques (sanglants ou séreux, unilatéraux et uni-orificiels) ou bien encore bénins (verdâtres, épais, pauci-orificiels). Les écoulements physiologiques sont liés à la nature sécrétoire de la glande mammaire ; les écoulements bénins sont souvent dus à l'ectasie canalaire ; et, enfin, les écoulements pathologiques peuvent être la conséquence de papillomes, de lésions intra-épithéliales atypiques ou bien encore de carcinomes in situ ou invasifs. Les écoulements physiologiques et bénins ne nécessitent aucune thérapeutique particulière. En revanche, en cas d'écoulement pathologique, un bilan d'imagerie doit être réalisé, comprenant une échographie avec ou sans mammographies, éventuellement une imagerie par résonance magnétique (IRM) mammaire ou une galactographie ainsi qu'une cytologie du liquide d'écoulement. La mise en évidence d'une lésion suspecte sur l'imagerie impose un prélèvement histologique. La prise en charge thérapeutique des écoulements est variable, allant de l'abstention en cas d'écoulement physiologique ou bénin à un traitement chirurgical pour une lésion épithéliale intracanalaire ou invasive. En cas d'écoulement pathologique, si aucun diagnostic n'a pu être établi, une pyramidectomie sélective du canal suintant est nécessaire afin de ne pas méconnaître une possible pathologie cancéreuse sous-jacente.