La place de l'imagerie par résonance magnétique (IRM) dans l'exploration de la prostate s'est développée ces dix dernières années grâce à la standardisation de la méthode et aux avancées de la technique. L'IRM multiparamétrique (IRM-mp) de la prostate associe des séquences morphologiques et fonctionnelles, ces dernières étant composées de l'imagerie de diffusion, de perfusion et de la spectroscopie. Les deux premières techniques sont utilisées en routine pour la détection et la localisation du cancer de la prostate dont l'interprétation repose sur une anomalie de signal provenant de la densité cellulaire plus élevée dans le cancer que dans le tissu sain (diffusion) et sur l'angiogenèse tumorale qui produit un rehaussement en contraste précoce et intense (perfusion). La spectroscopie est une imagerie métabolique dont l'interprétation repose sur une concentration élevée en citrate dans le tissu sain et un taux de choline élevé dans le cancer. Le risque de cancer en IRM est évalué selon une classification internationale (prostate imaging reporting and data system [PI-RADS]) basée sur les signes observés en imagerie T2, de diffusion et de perfusion, dont le score 5 correspond au risque le plus élevé (IRM-mp). L'IRM fonctionnelle (excluant les séquences morphologiques T2-weighted imaging qui sont traitées dans le sujet plus vaste de l'IRM-mp) est performante pour détecter les cancers cliniquement significatifs. Elle est aussi utilisée pour guider une biopsie, pour discuter des modalités thérapeutiques et pour définir le volume cible en vue d'un traitement focal. L'IRM fonctionnelle est appliquée également en surveillance active et dans la détection de rechute après traitement. Les travaux de recherche sur les méthodes non gaussiennes en diffusion visent à améliorer la discrimination entre cancer et lésions bénignes et entre tumeurs de haut grade et de bas grade.