La cystite hémorragique est définie par une hématurie chronique, d'origine vésicale, qui peut évoluer vers un syndrome hémorragique sévère, la perte de la fonction vésicale, voire le décès du patient. Sur le plan physiopathologique, la cystite hémorragique est la conséquence de l'activation en chaîne de facteurs de l'inflammation et de destruction de l'urothélium : pyroptose vésicale. Les principales causes sont la cystite radique qui évolue par crise sur plusieurs années, la cystite causée par les métabolites des chimiothérapies et les infections virales dans le contexte de la greffe de cellules souches hématopoïétiques. Le diagnostic est simple et doit amener à une prise en charge rapide : traitement de la tamponnade vésicale, cautérisation des lésions hémorragiques (le cas échéant), prélèvements biopsiques et urinaires à la recherche d'infection virale, lavage vésical et hyperhydratation. Les traitements locaux sont empiriques : principalement les irrigations d'alun et l'utilisation du caisson hyperbare dans le cas de la cystite postradique. Dans le cas de la cystite post-chimiothérapie ou dans le contexte de la greffe de cellules souches hématopoïétiques, ce sont surtout les mesures préventives qui permettent de diminuer le risque. La cystite hémorragique évolue le plus souvent vers la rémission. Néanmoins, dans le cas de la cystite radique, les crises hémorragiques peuvent récidiver, voire être plus intenses et évoluer vers la contracture de la vessie entraînant la perte de la fonction vésicale. Dans le cas de la cystite post-chimiothérapie ou après greffe de cellules souches hématopoïétiques, l'hématurie peut devenir irréductible et engager à court terme le pronostic vital. Dans ce cas, la cystectomie doit être rapidement réalisée. La cystite hémorragique étant une complication rare, peu d'études randomisées ont pu être réalisées, expliquant l'absence de recommandation.