Caractéristiques cliniques et étiologiques des uvéites diagnostiquées chez le sujet âgé : analyse de 283 patients dans un centre tertiaire - 06/06/18
Resumen |
Introduction |
Les étiologies des uvéites sont multiples et un tiers des cas demeure sans cause identifiée [1 ]. Elles peuvent survenir à tout âge mais leur étiologie et leur type anatomoclinique peuvent varier en fonction de l’âge de découverte. Cette étude a pour but de décrire les caractéristiques cliniques et étiologiques des uvéites du sujet âgé.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective monocentrique dans un centre tertiaire de 1044 patients consécutifs nouvellement diagnostiqués d’une uvéite sur une période de 14 ans. Les caractéristiques anatomocliniques étaient recueillies au diagnostique. Le diagnostique étiologique était établi par un interniste après un bilan étiologique ciblé. La population âgée de 60 ans et plus était comparée à la population plus jeune concernant le type anatomoclinique de l’uvéite et le diagnostic étiologique retenu. Les patients de 60 à 70 ans étaient également comparés aux patients de 71 ans et plus.
Résultats |
Entre mars 2003 et novembre 2017, 1044 patients ont été inclus comprenant 283 patients (27,1 %) âgés de 60 ans ou plus, dont 141 de plus de 71 ans (13,5 %). Après 60 ans, l’uvéite est le plus souvent une panuvéite (31,8 %), puis une uvéite antérieure (23,7 %), postérieure (20,5 %), intermédiaire (8,8 %), ou mixte (15,2 %). Il existe significativement plus de panuvéite (31,8 % vs. 23 %), d’uvéite postérieure (20,6 % vs. 16,3 %), et moins d’uvéite antérieure (23,7 % vs. 36,7 %) ou intermédiaire (8,8 % vs. 11,6 %) (p=0,0005), chez les patients de 60 ans et plus. Il y a plus d’uvéite chronique (80,6 % vs. 61,2 %, p<0,0001) et granulomateuse (32,2 % vs. 24,7 %, p=0,018) après 60 ans, où les uvéites idiopathiques (36,4 %) et la sarcoïdose (31,5 %) sont les étiologies les plus fréquentes. La sarcoïdose est plus fréquente (31,5 % vs. 13,7 %, p<0,0001) après 60 ans. Il existe une tendance pour plus de lymphome oculo-cérébral (5,0 % vs. 1,1 %), d’uvéite herpétique (5,0 % vs. 0,9 %) ou tuberculeuse (6,4 % vs. 4,0 %) après 60 ans alors que les uvéites associées à HLA B27 ou une spondyloarthrite sont moins fréquentes dans ce groupe (4,6 % vs. 14,9 %), p<0,0001. Certaines entités telles que la maladie de Birdshot (2,8 %), de Fuchs (0,4 %), et d’Harada (0,7 %) sont rares après 60 ans et d’autres étiologies : Posner Scholssman, pars planite, syndrome des tâches blanches, maladie de Behçet et sclérose en plaque ne sont pas observées dans cette tranche d’âge.
Il n’y a pas de différence pour le type anatomique entre 60–70 ans et après 71 ans, en dehors du caractère granulomateux plus fréquent après 71 ans (41,1 % vs. 23,2 %, p=0,001). Il existe une tendance pour plus d’uvéite idiopathique après 71 ans (41,1 % vs. 31,7 %, p=0,004). Dans ce groupe, les sarcoïdose histologiquement prouvée sont moins fréquentes qu’entre 60 et 70 ans (28,3 % vs. 62,8 %, p=0,003) à l’inverse des sarcoïdoses présumées (25,6 vs. 56,5 %, p=0,003). Il existe une tendance à moins de lymphome (3,6 % vs. 6,3 %), plus d’uvéite herpétique (7,1 % vs 2,8 %) et idiopathiques (41,1 % vs. 31,7 %) après 71 ans.
Conclusion |
Les uvéites du sujet âgé sont le plus souvent des uvéites chroniques. Il s’agit dans environ 1/3 des cas d’une uvéite idiopathique, dans 1/3 des cas d’une sarcoïdose et dans 1/3 des cas d’une cause autre. Les entités ophtalmologiques sont exceptionnelles après 60 ans. Peu d’études ont évalué les caractéristiques cliniques et épidémiologiques des uvéites du sujet âgé [2 ]. Notre étude rétrospective réalisée à partir d’un effectif important montre des données comparables à celles de la littérature avec notamment une nette prédominance de sarcoïdose à cet âge, à l’inverse des uvéites associée à HLA B27 ou spondyloarthrite. Ce travail montre les spécificités des uvéites survenant après 70 ans.
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Vol 39 - N° S1
P. A72 - juin 2018 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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