Le VIH est-il un facteur de gravité au cours des uvéites syphilitiques ? Étude rétrospective de 22 patients - 06/06/18
Resumen |
Introduction |
L’incidence de la syphilis ne cesse d’augmenter en France depuis les années 2000. La sérologie syphilitique est systématiquement réalisée devant tout type d’uvéite. L’uvéite syphilitique est une complication grave dont l’épidémiologie, le traitement et les facteurs de gravité sont encore mal connus. Des données préliminaires suggèrent que le VIH pourrait être un facteur de gravité des uvéites syphilitiques.
Patients et méthodes |
Une étude rétrospective, observationnelle et comparative a été menée dans un service de médecine interne de CHU. L’ensemble des patients traités pour une uvéite syphilitique entre 2008 et 2017 ont été inclus. Les patients ont été étudiés en fonction de leur statut VIH : un groupe séropositif, un groupe contrôle séronégatif. L’atteinte oculaire était précisée en consultation d’ophtalmologie, permettant de topographier les lésions (antérieure, intermédiaire, postérieure). Les données suivantes ont été recueillies à j0 du diagnostic : stade de la syphilis, nombre d’œil atteint, complication neurologique, présence de vascularite rétinienne, acuité visuelle, traitement antibiotique, corticothérapie. Les patients ont été suivis à M6. La guérison était définie comme l’absence d’inflammation de l’œil. Une comparaison des données a été réalisée à l’aide d’un test t de Student pour les variables quantitatives et un test du Chi2 pour les variables qualitatives.
Résultats |
Vingt-deux patients (34 yeux) ont été inclus, l’âge moyen était de 45,2 ans, le sex-ratio H/F=4,5. Sept patients étaient séropositifs pour le VIH (12 yeux, taux de CD4 médian 392/mm3, IIQ : 42–650) et 15 patients séronégatifs. L’âge moyen des patients VIH étaient de 44,4 ans contre 46,2 ans pour les non-VIH. Aucun patient VIH n’avait de trithérapie (0 %). Les patients VIH présentaient un taux plus élevé d’atteinte cutanée de syphilis secondaire (86 % vs 60 %, p=0,2), de neurosyphilis (86 % vs 80 %, p=0,75), d’atteinte oculaire bilatérale (71 % vs 47 %, p=0,29) et significativement supérieur de panuvéite (67 % soit 8 yeux/12 vs 27 % soit 6 yeux/22, p<0,05) et de vascularite rétinienne (58 % soit 7 rétines/12 vs 18 % soit 4 rétines/22, p<0,05) par rapport au groupe contrôle. On notait un respect de l’uvée postérieure pour 4 yeux du groupe séronégatif, mais aucun dans le groupe VIH (p<0,05). Seul un patient VIH présentait une complication à type de rhombencéphalite avec vascularite cérébrale à l’IRM cérébrale.
La ceftriaxone pendant 21jours était majoritairement prescrite chez les patients VIH (43 %), la pénicilline G pendant 15 jours était préférée chez les patients non VIH (47 %). La corticothérapie (IV ou per os) à la dose d’1mg/kg n’a été utilisé qu’une fois chez un patient VIH en raison de la présence d’une vascularite rétinienne, contre 9 patients non VIH (14 % vs 60 %, p<0,05). Trois patients non VIH (5 yeux) ont été perdus de vue au cours du suivi.
L’acuité visuelle au niveau des yeux atteints était de 4,08/10e pour les patients VIH contre 3,86/10e pour le groupe séronégatif au moment du diagnostic. Après traitement, l’acuité visuelle des yeux atteints étaient de 5,08/10e (+1/10e) pour le groupe VIH contre 6,76/10e (+2,90/10e) pour les patients séronégatifs (p<0,05). Seul deux patients VIH présentaient une cécité totale des yeux atteints (3 yeux) lors du suivi. Le taux de rechute était supérieur dans le groupe VIH (43 % vs 17 %, p=0,25).
Discussion |
Tous les patients VIH de notre cohorte étaient au stade SIDA, sans traitement anti-rétroviral. La corticothérapie a été peu utilisée chez les patients VIH (en raison de leur statut immunodéprimé), ce qui pourrait expliquer le plus mauvais pronostique visuel post-traitement. À ce jour, aucun consensus n’existe pour le traitement antibiotique et l’indication d’une corticothérapie dans les uvéites syphilitiques, notamment chez le patient VIH.
Conclusion |
Le stade sida est un facteur de gravité des uvéites syphilitiques avec une atteinte plus sévère, un taux de rechute plus important, une réponse moins importante au traitement et des séquelles visuelles plus graves.
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Vol 39 - N° S1
P. A71 - juin 2018 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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