Analyse rétrospective de données spectrométriques full-scan haute résolution pour identifier les drogues et médicaments impliqués dans des intoxications aiguës - 10/05/18
Resumen |
Objectif |
Connaître les substances prises dans les intoxications aiguës qui se présentent aux urgences.
Méthodes |
Au total, 50μL de plasma, 50μL d’étalon interne (trimipramine-D3 et Diazépam-D5) et 200μL d’un mélange 1:1 de méthanol et d’acétonitrile sont mélangés et incubés pendant 30 minutes à −20°C. Après centrifugation, 100μL de surnageant sont transférés et 1μL est injecté. Le système analytique consiste en une UHPLC Thermo Ultimate 3000 couplée à un Thermo Q-Exactive. La colonne est une Thermo Accucore phényl hexyl 100×2,1mm, 2,6μm. La phase mobile consiste en un gradient de A (H2O, NH4HCOO 2mM, 0,1 % HCOOH) et de B (NH4HCOO 2mM, MeOH/ACN 50/50, 0,1 % HCOOH, 1 % H2O), de 25 à 90 % en 7,5 minutes. La détection se fait en full-scan de m/z 150 à 500, avec (entre 4 et 5 minutes) fragmentation en mode multiplex pour différencier des isomères. Tous les patients qui se sont présentés au service des urgences de l’hôpital universitaire de Gand et chez lesquels une analyse d’antidépresseurs dans le plasma a été demandée en 2016 ont été inclus. Les dossiers médicaux électroniques des patients ont été consultés. Les fichiers full-scan haute résolution ont été ré-analysés rétrospectivement pour détecter la présence de 181 médicaments, drogues et métabolites.
Résultats |
Au total, 345 épisodes d’intoxication ont été inclus, ce qui représente 1,03 % de toutes les admissions au service d’urgence. Les femmes représentaient 195 des patients (56 %). L’âge moyen était de 36 ans, et 64 % des patients avaient moins de 40 ans. Selon les données du dossier médical, 33 % des patients avaient pris des benzodiazépines, 25 % des antidépresseurs, 14 % des drogues illégales, 13 % des analgésiques, 10 % des antipsychotiques et 8 % des opioïdes. L’alcool était positif dans 43 % des cas (n=290, moyenne : 1,39g/L). Les benzodiazépines furent détectées le plus fréquemment (63 % des cas, principalement le nordiazépam et l’alprazolam), suivies par les antidépresseurs (52 %, principalement la trazodone et le citalopram), le paracétamol (29 %), les drogues illégales (29 %, dont 17 % pour la cocaïne), les antipsychotiques (20 %, principalement la quétiapine), les opioïdes (20 %, principalement le tramadol et la codéine), les médicaments cardiovasculaires (13 %, principalement les bêtabloquants) et les médicaments de substitution (8 %, principalement la méthadone). Seuls 3,8 % des patients ont été traités au charbon actif. Trente-neuf pour cent des patients intoxiqués ont été transférés au service d’urgence psychiatrique et 26 % ont pu rentrer chez eux. Comparativement à l’anamnèse, l’analyse toxicologique permet de détecter des substances chez deux fois plus de patients. Ceci peut être expliqué par le fait que l’analyse détecte également le traitement chronique du patient, et les produits ingérés quelques jours avant. Cette étude a différentes limitations : seules les masses comprises entre m/z 150 et 500 ayant été mesurées, les molécules ayant des poids moléculaires hors de cette gamme n’ont pas été détectées, comme par exemple l’amphétamine et les salicylés. Par ailleurs, l’analyse n’était pas quantitative, elle ne peut pas différencier des concentrations basses, thérapeutiques et toxiques.
Conclusion |
Les médicaments sont similaires à ceux rencontrés dans d’autres pays occidentaux [1 , 2 ] : prépondérance des benzodiazépines et des antidépresseurs. Le pourcentage élevé de drogues illicites, particulièrement la cocaïne, est un élément nouveau.
El texto completo de este artículo está disponible en PDF.Esquema
Vol 30 - N° 2S
P. S38 - juin 2018 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.