Compte tenu des répercussions que peuvent avoir certaines blessures sur la carrière des sportifs, notamment leurs conséquences sur la santé et la performance, il est essentiel de tout mettre en œuvre pour en diminuer l’occurrence. C’est là que l’approche prophylactique prend tout son sens. Aussi doit-elle constituer une mission majeure du staff sportif (préparateurs physique, kinésithérapeutes, médecins). C’est pourquoi un préparateur physique d’un club professionnel vient vous expliquer comment il établit une cartographie complète de ses athlètes lui permettent de construire des programmes de prévention à partir d’une batterie de tests fonctionnels et motrices, pour ensuite envisager deux types de prophylaxie.

(1) La prophylaxie orientée vers les profils à risque. Un sportif à « profil à risque » souffre de troubles prophylactiques (déséquilibre, raideur, déficit de force…). Ce sujet est donc vulnérable car il est exposé à la blessure sans pour autant en avoir connu de réelle. Il s’agit donc de lui proposer des routines préventives et correctives afin de réduire le risque éventuel de blessure.

(2) La prophylaxie orientée vers la limitation des risques de récidives de blessure. Dans ce cas-là, il est proposé au sportif de réaliser une routine préventive qui cible une pathologie dont il a déjà souffert. Les pathologies principales parmi les plus fréquentes sont : la pubalgie, la tendinopathie calcanéenne, la lombalgie chronique ou la fragilité de la chaîne musculaire postérieure du membre inférieur (soléaire, jumeaux ou ischio-jambiers).

À ces deux modes de prévention, dans les sports collectifs, il est fortement conseillé d’ajouter une prévention collective et une prévention groupée. La prévention collective concerne l’ensemble des joueurs, indépendamment de leurs besoins individuels, de leur poste ou de leur historique de blessures. Ces protocoles sont le plus souvent intégrés à des échauffements, des séances de musculation ou de récupération (gainage, assouplissements…) par l’entraîneur ou le préparateur physique. La prévention groupée s’effectue par petits groupes de joueurs qui présentent soit une même pathologie, soit les mêmes facteurs de risque. Chaque groupe réalise un protocole spécifique de la pathologie à prévenir ou de l’anomalie fonctionnelle à corriger. Dans l’entraînement, il faut absolument mettre en place des stratégies visant à diminuer les risques de blessures pour améliorer les performances. Si vous êtes blessés, vous ne pouvez pas jouer, donc pas être performant. En définitive, prophylaxie et performance ne font qu’une si elles sont articulées correctement.