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L’éducation thérapeutique du patient diabétique et de son entourage vue par l’urgentiste - 01/11/17

Doi : 10.1016/S1957-2557(17)30104-9 
F. Lapostolle , N. Hamdi, H. Luk Saona, S. Tepper, H. Akodad, F. Adnet
 Urgences-SAMU 93, UF recherche-enseignement-qualité, Hôpital Avicenne, AP-HP, Bobigny ; Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité, Inserm U942, Bobigny 

*Correspondance: SAMU 93, Hôpital Avicenne, 125, rue de Stalingrad, 93009 Bobigny cedexSAMU 93, Hôpital Avicenne, 125, rue de StalingradBobigny cedex93009

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Résumé

Introduction

Les complications métaboliques aiguës, et tout particulièrement l’hypoglycémie, constituent un motif fréquent de recours aux systèmes de soins d’urgence du patient diabétique insulino-traité. Ces complications peuvent être prévenues ou traitées à domicile au prix d’une éducation adéquate du patient diabétique et de son entourage.

Objectif

Étudier l’éducation des patients diabétiques insulino-traités et de leurs proches, en dehors de l’hôpital.

Méthodes

Nous avons conduit trois études successives auprès de patients diabétiques insulino-traités et de leurs proches. Ces patients étaient pris en charge en pré-hospitalier. Nous avons considéré que le minimum pour les patients était de savoir doser la glycémie capillaire, et pour leurs proches de connaître les signes d’hypoglycémie et de savoir utiliser le glucagon.

Résultats

La première étude, monocentrique, a montré que 54% des proches des patients diabétiques, citaient spontanément la présence de sueurs comme signe d’hypoglycémie, 33% la survenue d’un malaise, et 25% de troubles de conscience ; 9% déclaraient savoir utiliser le glucagon. Dans une seconde étude, nationale, multicentrique (561 patients diabétiques insulino-traités et 736 membres de leur entourage), 74% des patients et 59% des membres de leur entourage déclaraient savoir réaliser une glycémie capillaire. Les membres de l’entourage citaient spontanément deux (0-1) signes d’hypoglycémie ; 39% n’en citaient aucun ; 22% déclaraient savoir utiliser le glucagon. Les principaux facteurs associés à l’éducation des patients (analyse multivariée) étaient le fait d’être suivi par un diabétologue (odds ratio, OR = 3,20 [intervalles de confiance à 95%, IC 95% : 2,04-5,18]) ou une infirmière (OR = 0,18 [IC 95% : 0,11-0,30]) ; et pour les proches, que le Français soit la langue natale du patient ou de l’entourage (OR = 2,17 [IC 95% : 1,53-3,09] et OR = 2,55 [IC 95% : 1,51-4,31], respectivement). Enfin, le suivi d’un sous-groupe de 30 patients nous a permis de constater que ce n’était pas l’ignorance de la gravité du diabète ou de l’hypoglycémie qui expliquait cette éducation insuffisante. En effet, 80% des patients considéraient que le diabète, et 100% que l’hypoglycémie, étaient graves ou très graves.

Discussion

Les urgentistes souhaitaient attirer l’attention des médecins prenant en charge les patients diabétiques sur la nécessaire éducation, du patient et de son entourage, en particulier vis-à-vis des urgences, dont l’hypoglycémie.

Ce travail montre qu’une prise en charge par un diabétologue améliore leur éducation, ce qui doit conduire à limiter le nombre et la gravité des complications urgentes.

El texto completo de este artículo está disponible en PDF.

Summary

Introduction

Acute metabolic diabetes complications, particularly hypoglycemia, are a common cause for emergency care consultations in insulin-treated diabetic patients. These complications can be prevented or treated at home at the condition of an appropriate education of the diabetic patient and his entourage.

Objective

To study the education of insulin-treated diabetic patients and their relatives in out-of-hospital setting.

Methods

We conducted three successive studies in insulin-treated diabetic patients and their relatives. These patients were recruited in out-of-hospital setting. We considered that the minimum for patients was knowing how to perform capillary blood glucose measurement, and for their relatives to knowing signs of hypoglycemia and knowing how to use glucagon.

Results

Our first, monocentric, study showed that 54% of the relatives of diabetic patients, spontaneously cited the presence of sweating as a sign of hypoglycemia, 33% the onset of a malaise, and 25% of consciousness disorders; only 9% reported knowing how to use the glucagon. In a second national study (including 561 insulin-treated diabetic patients and 736 relatives), 74% of patients and 59% of their entourage reported that they knew how to perform capillary blood glucose measurement. The members of the entourage spontaneously cited 2 (0-1) signs of hypoglycemia; 39% cited none; 22% reported knowing how to use the glucagon. The main factors associated with patient education (multivariate analysis) were being followed by diabetologists (OR: 3.20 [CI 95%: 2.04-5.18]) or a nurse (OR: 0.18 [CI 95%: 0,11-0,30]); and for relatives that the French was the native language of the patient or his entourage (OR: 2.17 [CI 95%: 1.53-3.09], and OR: 2.55 [CI 95%: 1.51-4.31], respectively). Analysis of a subgroup of 30 patients showed that it was not the ignorance of the severity of diabetes or hypoglycemia that explained this inadequate education, as 80% of patients considered diabetes and 100% hypoglycemia as severe or very severe.

Discussion

Emergency physicians wished to draw the attention of doctors managing diabetic patients to the necessary education of the patient and his entourage, particularly with regard to emergencies, including hypoglycemia. This work shows that a diabetologist's management improves their education of what must lead to limit the number and severity of urgent complications.

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Mots-clés : Diabète, urgences, hypoglycémie, famille, éducation

Key-words : Diabetes, emergency, hypoglycemia, family, education


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Vol 11 - N° 5

P. 448-453 - septembre 2017 Regresar al número
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