Asthme et usage d’héroïne - 01/09/17
Résumé |
Introduction |
L’usage d’héroïne peut être responsable de complications pulmonaires parmi lesquelles figure l’asthme.
Objectifs |
Revue systématique de la littérature sur les données concernant l’asthme chez les consommateurs d’héroïne.
Sources documentaires |
Medline® sur la période 1980–2017 avec pour mots-clés : « asthma » ou « bronchospasm » et « heroin » ou « opiate » ou « opiates », avec les limites « Title/Abstract » ; les langues retenues étaient l’anglais et le français. Parmi 97 articles, 67 résumés sélectionnés ont donné lieu à une double lecture aboutissant à retenir 23 études.
Résultats |
Les sept rapports de cas incluaient 21 patients (âge moyen : 28 ans [19 à 46 ans] ; sex-ratio : 2,5 [71,5 % d’hommes]). L’héroïne était inhalée (71,4 %), sniffée (19,0 %) ou injectée par voie intraveineuse (9,5 %). Les substances addictives associées étaient le tabac (81 %), le cannabis (38 %), l’alcool (4,7 %) et la cocaïne (4,7 %). L’évolution était fatale chez 3 sujets (14,3 %). Les autres études incluaient une étude transversale, 3 études cas-témoins et 12 études longitudinales (11 études rétrospectives et une étude prospective). La proportion de consommateurs d’héroïne était plus importante chez les sujets asthmatiques et la prévalence de l’asthme et de l’hyperréactivité bronchique était plus élevée chez les consommateurs d’héroïne. La consommation d’héroïne peut favoriser le développement de l’asthme, avec une relation temporelle entre le début de l’usage d’héroïne et l’apparition de l’asthme chez 28 % à 31 % des sujets. Une association positive entre l’usage d’héroïne inhalée et l’exacerbation de l’asthme a été notée. L’observance du traitement de l’asthme est moins bonne chez les consommateurs d’héroïne. En cas d’exacerbation d’asthme, les consommateurs d’héroïne s’adressent plus souvent aux services d’urgences, sont plus souvent admis en soins intensifs et plus souvent intubés avec un recours plus fréquent à une ventilation invasive. Les décès par asthme provoqués par l’héroïne surviennent principalement après une injection intraveineuse (notamment en cas de surdose), mais aussi après une utilisation d’héroïne par voie nasale (sniff) ou pulmonaire.
Conclusion |
La consommation d’héroïne peut favoriser le développement d’un asthme et provoquer des exacerbations aiguës d’asthme (pouvant nécessiter une intubation et une ventilation invasive), voire des décès par asthme. Une consommation d’héroïne doit être recherchée devant une exacerbation d’asthme survenant chez des sujets jeunes et les praticiens doivent aider les usagers d’héroïne à arrêter leur consommation.
El texto completo de este artículo está disponible en PDF.Summary |
Introduction |
Heroin use can be responsible for many respiratory complications including asthma.
Objectives |
Systematic literature review of data on asthma in heroin users.
Documentary sources |
Medline®, on the period 1980-2017 with the following keywords: keywords: “asthma” or “bronchospasm” and “heroin” or “opiate” or “opiates”, limits “title/abstract”; the selected languages were English or French. Among 97 articles, 67 abstracts have given use to a dual reading to select 23 studies.
Results |
The seven case reports included 21 patients (mean age: 28 years [19–46 years]; sex-ratio: 2.5 [males: 71.5%]). Heroin was inhaled (71.4%), sniffed (19%) or injected by intravenous route (9.5%). Associated addictive substances were tobacco (81%), cannabis (38%), alcohol (4.7%) and cocaine (4.7%). Outcome was fatal in 3 subjects (14.3%). Other studies included one cross-sectional study, 3 case-control studies and 12 longitudinal studies (11 retrospective studies and one prospective study). The proportion of heroin users was higher in asthmatic subjects and the prevalence of asthma and bronchial hyperreactivity was higher in heroin users. Heroin use can be responsible for asthma onset, with a temporal relationship between the onset of heroin use and asthma onset in 28 to 31% of subjects. A positive association between inhaled heroin use and acute asthma exacerbation was observed. Asthma treatment observance was lower in heroin users. In case of asthma exacerbation, heroin users were more likely to seek care in the emergency department, to be admitted in intensive care units and to require intubation and invasive ventilation. Asthma deaths related to heroin use mainly occurred following an intravenous injection (especially in the case of overdose), but also following heroin use by nasal (sniff) or pulmonary route.
Conclusion |
Heroin use may be responsible for asthma onset, acute asthma exacerbations (which may require intubation and invasive ventilation) or deaths related to asthma. Heroin use must be sought in case of asthma exacerbation in young persons and practitioners must help heroin users to stop their consumption.
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Vol 46 - N° 7-8P1
P. 660-675 - juillet 2017 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.