Agriculteurs et risque de cancers : étude cas-témoins prospective - 22/05/17
Resumen |
Introduction |
Les pathologies associées au métier d’agriculteur ne sont pas étudiées et il est très difficile d’avoir accès aux données des mutuelles faisant fonction de Sécurité Sociale. Or, les agriculteurs modernes utilisent des produits phytosanitaires dont la composition reste la propriété par brevet des firmes productrices. Nous avons réalisé une étude cas-témoins prospective en milieu hospitalier.
Patients et méthodes |
Nous avons inclus tous les patients entrés en hospitalisation conventionnelle de septembre 2015 à janvier 2017. Les diagnostics principaux et les antécédents documentés ont été saisis, associés aux facteurs de risques classiques (tabagisme, expositions professionnelles…), aux motifs d’hospitalisation. Les diagnostics ont ensuite été codés à distance de leur saisie sur un masque de base de données qui ne faisait apparaître ni les facteurs de risque, ni les expositions professionnelles, ni les professions. L’analyse cas (groupe des agriculteurs) et témoins (tous les autres patients hospitalisés) a été ensuite effectuée sur SAS, et les odds ratio calculés.
Résultats |
Au total, 1547 patients ont été inclus, dont 82 agriculteurs (A) et 1465 non-agriculteurs (témoins, T) ; 28,05 % des A versus 15,36 % des T avaient ou avaient eu un cancer solide (pathologiques hématologiques exclues) (OR : 2,15 ; IC95 % : 1,3–3,5, p=0,002). Onze pour cent des A versus 1,5 % des T avaient un cancer du tube digestif (OR=8,9, IC95 % : 3,6–18,2, p=0,00001). Parmi ceux-ci, le risque de cancer de l’œsophage était multiplié par 9 (IC : 1,23–65,9), de l’estomac par 7,3 (IC : 1,4–38,2), du côlon par 9 (IC : 3,57–22,79, p=0,00008). La prévalence des adénomes et les cancers de la prostate était de 9,8 % chez les A et de 3,5 % chez les T (p=0,01), celle des cancers était de 4,9 % chez les A versus 2 % chez les T (OR=2,54, IC95 % : 0,87–7,4, p=0,09). Le risque de cancer de la vessie était multiplié par 2,5 (p non significatif=0,3). La prévalence des cancers de la peau, du sein et du pancréas étaient identiques dans les deux groupes. En analyse multivariée prenant en compte l’âge des patients et les principaux éléments confondants, le métier d’agriculteur restait significativement associé sans modification des OR pour les cancers digestifs (p=0,0001).
Discussion |
Nous n’avons inclus que des patients hospitalisés dans notre service, et notre étude peut être critiquée pour ne pas être représentative de la population générale. Cependant, nous avons essayé d’avoir accès aux données de la population générale, et à l’affiliation des patients hospitalisés dans l’ensemble du CHU aux mutuelles agricoles. Cet accès nous a été refusé. Ces pathologies inscrites sur la liste des ALD30 seraient pourtant facilement dénombrables dans le respect de l’anonymat des patients.
Conclusion |
La prévalence des cancers du tube digestif chez les agriculteurs semble multipliée par 9, et notre étude semble indiquer que les cancers de la vessie et de la prostate pourraient être 2 ou 3 plus fréquents chez les agriculteurs que chez les autres patients. Une étude sur la population générale est nécessaire et techniquement facilement réalisable.
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Vol 38 - N° S1
P. A59-A60 - juin 2017 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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