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L’hépatite E : une infection émergente à ne pas méconnaître, notamment chez l’immunodéprimé. Étude transversale monocentrique - 22/05/17

Doi : 10.1016/j.revmed.2017.03.034 
M. Chiaruzzi 1, , P. Zawadzki 2, E. Nguyen-Khac 3, P. Duhaut 4, G. Choukroun 5, J.L. Schmit 6, J.P. Marolleau 7, M. Slama 8, E. Brochot 9, J. Schmidt 10
1 Médecine interne, RECIF, CHU d’Amiens-Picardie Site Nord, Amiens, France 
2 Virologie, CHU d’Amiens-Picardie Sud-Salouel, Amiens, France 
3 Hepato-gastro-enterologie, CHU d’Amiens-Picardie Sud, Amiens, France 
4 Médecine interne, CHU d’Amiens, Amiens cedex, France 
5 Nephrologie, CHU d’Amiens-Picardie Sud-Salouel, Amiens, France 
6 Maladies infectieuses, CHU d’Amiens-Picardie, Amiens, France 
7 Hématologie, CHU d’Amiens-Picardie, Salouel, France 
8 Réanimation médicale, CHU d’Amiens-Picardie Sud-Salouel, Amiens, France 
9 Virologie, CHU d’Amiens-Picardie Sud, Amiens, France 
10 Médecine interne, CHU d’Amiens-Picardie site Nord, Amiens, France 

Auteur correspondant.

Resumen

Introduction

L’infection par le virus de l’hépatite E (VHE), à l’origine uniquement décrite chez des patients provenant de pays en voie de développement, se présente sous la forme d’une hépatite aiguë. Sa transmission se fait principalement par voie orofécale. Cependant, depuis une dizaine d’années, des cas autochtones sont de plus en plus rapportés dans les pays industrialisés, signant une distribution mondiale du VHE. Parmi ces cas, des formes prolongées, voire chroniques, ont été mises en évidence chez des patients immunodéprimés. Cette étude avait pour objectif de décrire l’épidémiologie de cette maladie à l’échelle locale et les caractéristiques cliniques et biologiques des patients autochtones. Une attention particulière a été portée aux patients immunodéprimés.

Matériels et méthodes

Il s’agit d’une étude descriptive, rétrospective, des cas d’infection à VHE chez des patients adultes pris en charge dans notre CHU de 2010 à 2015. Tous les dossiers des patients, âgés de plus de 18 ans, ayant bénéficié d’une sérologie ou PCR à VHE pendant cette période ont été analysés. Seuls ceux ayant une sérologie IgM ou PCR VHE positive ont été inclus. Les critères cliniques (âge, sexe, comorbidités, symptomatologie digestive et extra-digestive, facteurs de risque, diagnostics associés) et biologiques (cytolyse, coinfection, syndrome inflammatoire, outils diagnostiques) ont été étudiés. Une comparaison de ces caractéristiques a ensuite été réalisée entre les patients immunocompétents et immunodéprimés.

Résultats

Dans notre série de 59 cas autochtones, l’infection était observée chez des patients d’âge moyen 51,7 (±14,7) ans, plus fréquemment des hommes (61 %). Treize patients présentaient une hépatopathie sous-jacente (soit 22 % des cas). Vingt-sept patients (45,7 %) étaient considérés comme immunodéprimés (hémopathies, cancer solide sous chimiothérapie, traitements immunosuppresseurs, cirrhose, diabète). À l’interrogatoire, l’existence d’un facteur de risque d’exposition au VHE (consommation de charcuterie artisanale, métier à risque) n’était retrouvée que chez 13 patients (22 %). Le délai médian de diagnostic était de 29jours [12–55]. La coexistence d’un diagnostic initial associé était très fréquente (49 % des cas) : les plus fréquents étant l’intoxication au paracétamol (10 patients) et l’hépatite alcoolique aiguë, tout score de Madrey confondu (7 patients). Au niveau clinique, 84,7 % des patients étaient symptomatiques : 62 % présentaient une altération de l’état général, 44 % avaient des troubles digestifs à type de diarrhée ou nausées, 40,6 % avaient des douleurs abdominales, 11 % avaient des arthralgies, 28,8 % avaient des myalgies et dans 37 % des cas, de la fièvre était présente. Le délai médian de disparition complète de la symptomatologie était de 4 semaines [1–12]. Les patients asymptomatiques étaient tous sous immunosuppresseurs. Une symptomatologie extra-digestive était au premier plan chez 18,6 % des malades, principalement neurologique (céphalée, syndromes de Guillain–Barré et de Miller–Fisher, diplégie faciale, encéphalopathie). Au niveau biologique : La cytolyse était marquée par une moyenne des ASAT à leur pic à 889 (±1222) UI/L, ALAT à 1171 (±1170) UI/L. Concernant la cholestase, le taux moyen de GGT était de 394 (±279) UI/L, le taux moyen de phosphatases alcalines était de 307,5(±467) UI/L et le taux moyen de bilirubine totale était de 77 (±83) UI/L. Le diagnostic avait été posé suite à la réalisation d’une sérologie VHE dans 96 % des cas (IgM positive). Un syndrome inflammatoire (CRP>20mg/L) était présent dans 40 % des cas. L’évolution était la plus fréquemment favorable, mais 6 patients (10,1 %) ont évolué vers une forme chronique avec une PCR VHE positive à 6 mois. Tous étaient des patients sous immunosuppresseurs. Ces 6 patients ont bénéficié d’un traitement par ribavirine, avec par la suite une évolution favorable. Six autres patients ont présenté une forme grave (décès et/ou transfert en réanimation). Les patients immunodéprimés ne semblaient pas présenter une forme plus sévère, mais eux seuls ont évolué vers une hépatite E chronique.

Conclusion

Les caractéristiques à souligner dans notre série de patients autochtones sont les formes prolongées et la fréquence du caractère asymptomatique de l’infection chez les immunodéprimés, la fréquence élevée des associations à d’autres étiologies responsables d’hépatite et la possibilité de manifestations extra-digestives au premier plan. Le diagnostic d’hépatite E est probablement sous-évalué et devrait être évoqué devant toute hépatite aiguë d’origine inexpliquée, notamment chez les patients immunodéprimés.

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Vol 38 - N° S1

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