Rapporter l’activité actuelle de la transplantation intestinale en Europe (EU) et aux États-Unis, les résultats de la transplantation d’intestin à partir des données des cohortes européennes et du Registre international des transplantations intestinales (RITI) au cours des cinq dernières années et discuter sur l’évolution de cette activité.

Une revue de la littérature a été effectuée concernant les résultats de la transplantation d’intestin en incluant les données du RITI, le registre United Nation Organ Sharing (UNOS), l’Eurotransplant et Newsletter Transplant reports, les résumés publiés dans les congrès nationaux et internationaux, la littérature scientifique, les communications personnelles et les sites Internet des hôpitaux.

En EU, l’absence d’une organisation unique centralisant les dons d’organes pour la transplantation intestinale (TI) et la faible activité de transplantation de la majorité des centres (moins de cinq transplantations/an) rendent difficile l’analyse statistique des résultats de la transplantation. Durant les cinq dernières années (2010–2014), 222 patients ont bénéficié d’une transplantation intestinale/multiviscérale en EU, principalement au Royaume-Uni. Aux États-Unis, 634 patients ont bénéficié d’une TI sur la même période. La mortalité des patients sur liste d’attente de TI reste importante sur les deux continents. Dans les centres pratiquant un grand nombre de transplantation, il existait une amélioration des résultats à court terme avec 80 % de survie à 1 an. Cette augmentation de survie était due à l’amélioration des traitements antirejet, l’utilisation de greffons compatibles avec l’hôte et l’optimisation de la répartition des greffons. Malgré cela, les résultats à long terme de la TI restent inférieurs à ceux d’autres transplantations d’organes. La majorité des patients avec une survie prolongée après transplantation avait une qualité de vie conservée et un statut socioéconomique préservé. L’insuffisance intestinale est responsable d’un coût important pour les organismes de santé européens. La place de la TI en termes de coût-efficacité dans la prise en charge de l’insuffisance intestinale reste à définir.

Globalement, la TI continue à se développer en Europe et aux États-Unis avec une réhabilitation des malades atteints d’un intestin court.

To report the current activity of intestinal transplantation in Europe (EU) and Unites States of America (USA), underlining outcomes in the last 5 years and discussing possible trends.

Data review of results was performed through analysis of ITR and UNOS registries, Eurotransplant and Newsletter Transplant reports, congress abstracts, international published literature, personal communications and hospital web sites.

The absence in Europe of a sole organization collecting donors and the presence of many low-volume centers (less than 5 cases/year) makes the difference with USA: in the last 5 years (2010–2014), 222 intestinal/multivisceral transplants have been performed in EU countries (most of them in the UK), while in USA the number of transplants achieved 634 procedures in the same period of time. Waiting list mortality remains unacceptable in both continents. Improved short-term results, with over 80 % survival at 1 year, have been achieved in the busiest transplant centers likely due to immune-induction agents, more recently to innovative cross-match strategies and optimizing organ allocation, but long-term outcomes are still inferior to other organ transplants. Most long-term survivors were reintegrated to society with self-sustained socioeconomic status. The economic burden for the society is high and related costs are different between USA and EU (and inside Europe between member state's health-care systems), but cost-effectiveness for intestinal transplantation still needs to be proved.

Overall intestinal transplantation continues to develop in EU and USA together with surgical and medical rehabilitation of patients affected by short gut syndrome.