Les maladies touchant l'intestin grêle vont des causes digestives d'anémie occulte, au premier rang desquelles les angiodysplasies, à une maladie dysimmunitaire comme la maladie de Crohn ou la maladie cœliaque, et aux pathologies tumorales bénignes (Peutz-Jeghers) ou malignes. Les moyens d'exploration de cette partie peu accessible du tube digestif sont la petite révolution des années 2000, avec l'apparition de l'entéroscanner et de l'entéro-imagerie par résonance magnétique, puis l'amélioration de leurs performances diagnostiques, et l'arrivée de la capsule endoscopique et l'amélioration considérable de l'entéroscopie. L'algorithme de prise en charge et les indications, presque exclusivement basés sur l'endoscopie, sont bien validés pour les saignements occultes digestifs. À l'opposé, l'utilisation des moyens modernes d'imagerie du grêle dans la maladie de Crohn avérée fait l'objet de recherches par analyse du bénéfice et des indications, en utilisant autant l'endoscopie que l'imagerie (le plus possible non irradiante). Le revers de la médaille de ces progrès est le risque de surutilisation des moyens diagnostiques dans certaines situations (anémie chez la femme jeune, polypose adénomateuse familiale), avec un vrai risque de complications iatrogènes inutiles en cas de traitements de lésions non pertinentes découvertes par ces examens. C'est bien le rôle des consensus et des recommandations d'encadrer l'utilisation de ces moyens diagnostiques et thérapeutiques nouveaux. Pour certaines maladies comme les lymphomes de l'intestin grêle, l'utilisation des moyens d'exploration endoscopiques ou radiologiques reste du domaine de la recherche médicale.