Expérimentation du prélèvement salivaire comme échantillon de confirmation en matière de conduite après usage de stupéfiants - 12/05/16
Resumen |
Objectif |
Depuis la mise en place du dépistage salivaire des stupéfiants en bord de route en 2008, le nombre d’usagers testés en France a augmenté de près de 20 000 à plus de 140 000 en 2014. L’accroissement de ce dépistage se heurte à une réalité logistique : un prélèvement sanguin chronophage et les capacités de contrôle en bord de route. Sur ce constat, la MILD&CA et la DISR ont décidé d’expérimenter la substitution du prélèvement sanguin de confirmation par un prélèvement de salive effectué directement par les forces de l’ordre en bord de route comme cela est déjà pratiqué en Espagne.
Méthodes |
Les prélèvements recueillis et analysés proviennent d’usagers de la route dépistés positif par le Drugwipe 5S™ (DW) et volontaires, entre décembre 2014 et juin 2015, dans 11 départements français. La praticabilité sur le terrain et l’accueil par les forces de l’ordre sont jugés tout autant que les résultats analytiques des laboratoires de criminalistique de la Police et de la Gendarmerie Nationales. Deux systèmes de recueil au principe différent : le FLOQSwabs™ (FQ) (recueil de cellules buccales) et le QUANTISAL™ (QS) (recueil de salive) et deux techniques de confirmation CG-SM et CL-SM2, ont été employés. Pour le QS, les concentrations ont été corrigées selon une estimation par pesée du volume prélevé, alors que pour les FQ les mesures sont rendues par unité de prélèvement (u).
Résultats |
Au total, 217 personnes dépistées positive en bord de route ont accepté de participer à l’étude. Sur le terrain, les forces de l’ordre tendent à préférer le FQ en raison de la rapidité du prélèvement et de la praticabilité du kit. Au laboratoire, 97 % des dépistages ont été confirmés tant par les analyses de sang que des recueils salivaires. Au total, 91 % des individus testés avaient consommé au moins du cannabis et 17 % étaient des polyconsommateurs, principalement d’une combinaison de cannabis et d’amphétamine. Concernant le cannabis, le DW a présenté une spécificité de 96,7 % versus sang et de 96,5 % versus salive. Par CL-SM2, le THC a été dosé entre 0,01 et 1206ng/mL dans les QS et entre 0,01 et 138,1ng/u dans les FQ ; par CG-SM, le THC a été dosé à entre 0,01 et 1231ng/mL dans les QS et à 0,01 et 631,6ng/u dans les FQ. La CG-SM ne détecte que le THC-COOH salivaire dans moins de 7 % des cas de positivité au THC alors que la CL-SM2 l’identifie dans 38 % des cas avec le FQ et dans 66 % des cas avec le QS. Les CBD et CBN, uniquement recherchés par CL-SM2, sont identifiés respectivement dans 65 % et 30 % des cas avec le FQ et 81 % et 46 % des cas avec le QS. Concernant les autres stupéfiants, toutes les familles envisagées (cocaïne, héroïne, amphétaminiques) ont été rencontrées. En plus de leurs métabolites, des substances mères comme la cocaïne et l’héroïne absentes du sang (seuls leurs métabolites étaient présents) ont pu être détectées voire dosées dans la salive. Enfin, conservée à −20°C jusqu’à 7 mois après son prélèvement, la salive présente une composition en stupéfiants recherchés concordante avec le sang.
Conclusion |
Au terme de cette campagne de tests, la mise en œuvre d’un recueil salivaire en bord de route par les forces de l’ordre, elles-mêmes, prouve la praticabilité de ce genre d’échantillonnage, en l’absence de praticien de santé. Les résultats des analyses menées en laboratoire attestent de l’identification des drogues dans la salive, dès lors une possible alternative au sang. Au moment de la rédaction de ce résumé, les dispositions réglementaires relatives à la mise en œuvre du prélèvement salivaire sont en phase d’étude rédactionnelle.
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Vol 28 - N° 2S
P. S16 - juin 2016 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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