Les complications pulmonaires infectieuses représentent la principale cause de morbidité et de mortalité chez les patients immunodéprimés non infectés par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Cette population est en constante augmentation, en particulier du fait des progrès réalisés en oncohématologie et en transplantation et du développement des biothérapies. Tout tableau de pneumopathie doit faire évoquer en priorité une étiologie infectieuse, même si de nombreuses pneumopathies non infectieuses peuvent survenir sur ces terrains. Étant donné le risque important d'évolution rapide vers une insuffisance respiratoire aiguë, la prise en charge de ces patients est urgente, nécessitant l'administration précoce d'un traitement anti-infectieux probabiliste, parallèlement à la réalisation des explorations nécessaires au diagnostic étiologique. Le choix du traitement probabiliste nécessite de connaître les pathogènes susceptibles de causer la pneumopathie. Les pneumopathies bactériennes sont les plus fréquentes chez les patients immunodéprimés non infectés par le VIH, les pneumonies virales posent le problème de moyens thérapeutiques limités et les infections fongiques invasives sont particulièrement associées à la neutropénie prolongée et la corticothérapie. La précocité du diagnostic a un impact majeur sur le pronostic de ces infections. Dans ce contexte, une stratégie diagnostique rigoureuse prenant en compte les différents profils d'immunodépression, les spécificités cliniques et radiologiques des différentes populations de patients immunodéprimés, la performance des différentes approches diagnostiques disponibles et leurs complications potentielles chez ces patients, est nécessaire pour une prise en charge optimale.