Les patients ayant une maladie d’Erdheim-Chester avec mutation BRAF V600E ont un profil cardiovasculaire plus marqué que ceux non mutés - 22/11/15
Resumen |
Introduction |
La maladie d’Erdheim-Chester (MEC) est une histiocytose non langerhansienne caractérisée par une infiltration des tissus par des histiocytes spumeux CD68 positifs CD1a négatifs. Un peu plus de la moitié des patients sont porteurs d’une mutation acquise V600E de la protéine kinase BRAF dans les histiocytes pathologiques. Nous avons cherché à déterminer si la présence ou non de cette mutation influençait le phénotype des patients atteints de MEC.
Patients et méthodes |
Au sein d’une cohorte multicentrique de 149 patients atteints de MEC, nous avons analysé les 116 patients chez qui le statut BRAF avait été déterminé (pour les 133 autres, le statut BRAF n’avait pas pu être obtenu du fait d’une quantité d’histiocytes insuffisante ou de problèmes techniques liés au matériel inclus en paraffine, en particulier pour les prélèvements osseux). Le statut BRAF était déterminé par PCR et/ou immunomarquage, complété en cas d’une faible richesse en ADN d’une PCR ultrasensible.
Résultats |
Parmi les 116 patients atteints de MEC chez qui le statut BRAF a pu être déterminé, 75 étaient porteurs d’une mutation V600E (65 %). Il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes sur le sexe (28 % de femmes dans le groupe muté versus 19 % chez les non mutés) ni sur l’âge moyen au diagnostic (51,30ans versus 51,73ans). L’association à une histiocytose langeransienne était rencontrée chez 13 (17 %) et 5 patients (12 %) respectivement chez les mutés versus non mutés. Le pourcentage de décès était similaire dans les 2 groupes (14,7 % versus 14,6 %). En revanche, les patients avec présence d’une mutation BRAF V600E présentaient une infiltration de l’aorte plus marquée (69 % versus 46 %, p=0,02), de même qu’une infiltration péricardique plus fréquente (61 % versus 29 %, p=0,0017). En particulier, la présence d’une pseudotumeur de l’oreille droite était extrêmement liée à la présence de la mutation V600E (48 % versus 5 %, p<0,0001). Un excès de fréquence d’une exophtalmie (infiltration rétro-orbitaire) et d’un diabète insipide était également trouvé, de façon moins significative, chez les patients porteurs de la mutation BRAF V600E (respectivement 29 % versus 12 %, p=0,04 ; 32 % versus 15 %, p=0,04). Les autres atteintes étaient trouvées à une fréquence identique dans les 2 groupes, en particulier les atteintes pulmonaires ou du système nerveux central.
Conclusion |
Les patients ayant une MEC et porteurs d’une mutation BRAF V600E présentent une infiltration cardiovasculaire marquée dont l’explication physiopathologique n’est pas élucidée mais qui pourrait être liée à une implication de BRAF dans les mécanismes d’infiltration de la paroi artérielle par les macrophages. En particulier, la présence d’une pseudotumeur de l’oreillette droite est très étroitement associée à la présence de la mutation et pourrait être un argument pour débuter un traitement par inhibiteur de BRAF muté (vemurafenib ou dabrafenib) chez des patients en état grave, le temps d’obtenir le résultat de l’analyse moléculaire ou immuno-histochimique.
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Vol 36 - N° S2
P. A66-A67 - décembre 2015 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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