Lupus érythémateux disséminé et chikungunya : interactions au cours de l’épidémie de 2014 en Martinique - 22/11/15
Resumen |
Introduction |
Il n’y a pas de données dans la littérature sur les interactions entre chikungunya (chik) et lupus érythémateux disséminé (LED). Beaucoup d’infections sont susceptibles de provoquer des poussées de LED, mais ceci a peu été étudié dans la littérature. La Martinique a connu pour la première fois une épidémie de chik au cours de l’année 2014 qui a été l’occasion d’étudier la relation entre le LED et cette infection virale.
Patients et méthodes |
L’objectif principal était de décrire chez des patients lupiques l’évolution d’une infection par le chik. Nous avons également cherché à savoir :
– si le chik pouvait modifier l’activité du LED ;
– le rôle des traitements du LED, en particulier les médicaments immunosuppresseurs, sur l’évolution du chik.
Nous avons réalisé une étude principalement prospective mais incluant aussi quelques patients rétrospectivement, monocentrique, évaluant de façon systématique tous les patients atteints de LED (répondants aux critères de l’ACR de 1997), vus dans l’unité de médecine interne et de rhumatologie du centre hospitalier universitaire, entre janvier 2014 et septembre 2015, relevant de :
– l’activité du LED ;
– la présence de signes compatibles avec un épisode de chik.
Une sérologie virale systématique a été prescrite pour tous les patients lors de leur suivi biologique habituel. Un chik grave était considéré en présence d’une encéphalopathie, d’une myocardite ou d’une défaillance multiviscérale.
Résultats |
Deux cent cinquante-deux patients étaient prélevés pour la réalisation d’une sérologie chik, avec 140 résultats recueillis en septembre 2015. Soixante-huit étaient inclus avec une sérologie positive pour le chik (femmes : 65 ; hommes : 3). Leurs caractéristiques étaient : âge au moment de la sérologie (48,0ans, extrêmes : 23–81), l’ancienneté du diagnostic de LED au diagnostic de chik (12,3ans ; n=65), une atteinte rénale (47,0 % ; n=68), le traitement par des médicaments immunosuppresseurs (31,8 % ; n=66), de l’hydroxychloroquine ou de la chloroquine (83,3 % ; n=66), de la prednisone (63,6 %, 2 manquants), ou du rituximab (n=3). Des signes cliniques compatibles avec un épisode de chik étaient retrouvés chez 82,7 % (16 manquants) des patients ayant une sérologie positive. Quatre patients présentaient des signes graves de chik (5,9 %), tous ayant moins de 55ans. Ils avaient une encéphalopathie (n=4), des lésions cutanées bulleuses (n=3), une atteinte rénale (n=2) et un seul était sous immunosuppresseur (mycophénolate). Une de ces 4 patientes, dialysée sous faible dose de corticoïdes, décédait dans un contexte de syndrome de fuite capillaire systémique et d’une défaillance multiviscérale. Sur 52 patients ayant fait un chik (11,5 %) six ont décrit une poussée de lupus, tous après un épisode de chik symptomatique : 5/6 étaient sous prednisone, 5/6 sous hydroxychloroquine et 3/6 sous traitement immunosuppresseur.
Conclusion |
Le LED devrait être considéré comme un facteur de risque de chik grave, au même titre que les nourrissons ou les personnes âgées. Le chik peut provoquer une poussée du LED chez un patient sur 10. Les immunosuppresseurs ne semblent pas influencer le tableau clinique de chik et ne doivent à notre sens pas être arrêtés lors d’un épisode.
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Vol 36 - N° S2
P. A65-A66 - décembre 2015 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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