Il n’existe pas en France d’études portant sur les dimensions sociales des pathologies rénales. L’objectif de cette enquête est de mesurer en France les effets des traitements de l’IRCT sur l’insertion professionnelle des patients et leur niveau de vie.

Enquête transversale par auto-questionnaire menée en 2011 auprès de patients âgés de 25 à 65ans suivis dans l’une des 21 régions participant au Réseau épidémiologie et information en néphrologie (REIN). Les patients ont été tirés au sort après stratification sur l’âge et la région. Au total, 1173 greffés et 393 dialysés ont participé. Cette enquête est un volet de l’enquête « Qualité de vie des personnes en insuffisance rénale chronique terminale en France en 2011 », conduite dans le cadre de REIN. Sont introduites comme variables sociales le niveau d’instruction, la situation professionnelle et le revenu.

Au stade de l’IRCT, les taux d’activité passent de 64 % à 17,4 % chez les patients dialysés, de 79 % à 51 % chez ceux qui ont été greffés après une période de dialyse et de 81,5 % à 58,2 % pour ceux qui ont été greffés en préemptif. La proportion d’actifs parmi les patients diminue fortement avec le nombre d’années de dialyse. Soixante-six pour cent des dialysés et 44 % des greffés perçoivent moins de 1100 € par mois, à mettre en regard avec le salaire médian et le seuil de pauvreté, respectivement 1600 € et 987 € mensuels.

Les enquêtes du même type conduites dans des pays étrangers, Royaume-Uni et États-Unis notamment, confirment ces résultats. La dissymétrie de l’échantillon étudié, malgré le tirage au sort, invite à poursuivre l’investigation sur des données plus fournies. La décision d’introduire des variables sociales dans REIN le permettra très prochainement.

Pour la première fois, il apparaît clairement en France que la greffe assure aux malades une meilleure insertion sociale et professionnelle et des revenus plus élevés que la dialyse. Compte tenu de son impact en termes de qualité de vie et de ses conséquences sur toute la suite de leur parcours, le maintien dans l’activité professionnelle des patients dialysés devrait être encouragé et faire l’objet d’aménagements et de mesure d’accompagnement.