Un patient de 70ans, sans antécédent transfusionnel, présente en technique BIORAD : une incohérence de groupage avec une épreuve plasmatique en excès et une RAI positive avec une panagglutination d’intensité 4+ en IgG. Le TDA et le témoin autologue sont négatifs. Nous pensons alors à un anticorps anti-public. Or, le panel complémentaire CNRGS de 15 hématies est négatif, de même que la RAI contrôlée en technique ORTHO Biovue. L’épreuve plasmatique est rétablie en tube avec des hématies UPR.

Devant cette discordance, nous envisageons alors une fausse réactivité liées aux hématies Biorad. Celles-ci contiennent du triméthoprime et du sulfaméthoxazole comme agents de conservation. Les hématies CNRGS, ORTHO et UPR n’en utilisent pas. La recherche d’anticorps anti-médicament montre la présence d’un anticorps réagissant avec le triméthoprime-sulfaméthoxazole. L’anticorps, non détruit par le DTT, présente une composante IgM. Notre patient est traité par gliclazide (sulfamide hypoglycémiant de la même famille que le sulfaméthoxazole) pour lequel la recherche d’anticorps anti-médicament est également positive.

Des cas de réactivité similaire ont déjà été décrits, mais le témoin autologue est généralement positif. Le tampon Liss Biorad utilisé pour diluer les hématies contient les mêmes antibiotiques. Dans notre cas, seules les hématies pré-incubées avec le médicament ont entraîné une agglutination.

Devant une discordance entre différentes techniques, il faut penser à la présence d’un facteur dans les milieux de réaction.

Le patient n’a pas de signe d’hémolyse et il n’y a pas, à notre connaissance, d’anémie hémolytique immuno-allergique liée à la prise de ces médicaments.