Introduction – objectifs : Évaluer l’incidence des Interruptions médicales de grossesse (IMG) après infection toxoplasmique per-gravidique en France.

Matériels et méthodes : L’étude a porté sur 2 048 séroconversions toxoplasmiques en cours de grossesse diagnostiquées entre 1988 et 2008.

Résultats : Une IMG a été réalisée chez 21 patientes (1,025 %, IC 95 % = [1,024;1,026]) après une infection au 1^er (n = 14 ; 70 %) ou au 2^e (n = 6 ; 30 %) trimestre et confirmation de l’infection fœtale par amnio- et/ou cordocentèse. La date d’infection n’était pas connue pour 1 cas. À l’exception de 2 cas où elle a été réalisée pour une virémie à CMV ou une anomalie génétique, l’IMG était motivée par la Toxoplasmose congénitale (TC) et notamment, dans 17 cas, par l’apparition de signes échographiques 4 à 17 semaines (moyenne = 11) après la date estimée de l’infection maternelle. Il s’agissait d’ascite seule dans 1 cas ou, dans 16 cas, de signes neurologiques (hydrocéphalie, dilatation ventriculaire et calcifications cérébrales) associés, dans 3 cas, à un retard de croissance, à une ascite ou à une splénomégalie. Dans 3 cas, l’échographie était normale et pour 1 cas, le résultat non rapporté. L’autopsie fœto-placentaire réalisée pour 13 fœtus a confirmé l’origine toxoplasmique des lésions dans 12 cas.

Conclusion : Les TC donnent très rarement lieu à une IMG en France où le génotype 2 de T. gondii est prédominant. Le bon pronostic à long terme de la TC, observé depuis l’introduction du screening mensuel prénatal des femmes à risque, ne peut pas s’expliquer par l’induction supplémentaire d’IMG. La surveillance échographique doit être maintenue par sécurité : seule la présence d’anomalies sévères pourra justifier une IMG. Ces informations permettront de rassurer les parents et aideront le médecin à prendre sa décision.