049 - Intérêt de la Ciclosporine en collyre dans les kérato-conjonctivites chroniques de l’enfant. - 23/04/09
A* MUSELIER,
M PASSEMARD,
B MATHIEU,
A BRON,
C GARCHER
Introduction : La kératoconjonctivite vernale (KCV) et la kératoconjonctivite phlycténulaire sont des affections chroniques qui débutent dans l’enfance. Nous avons étudié l’intérêt de la ciclosporine en collyre dans ces affections.
Matériels et Méthodes : Étude non comparative rétrospective monocentrique incluant des enfants atteints de kératoconjonctivite vernale ou phlycténulaire résistantes aux traitements conventionnels. Les enfants ont été traités par un collyre de ciclosporine A à des concentrations comprises entre 0,5 % et 2 %. La symptomatologie et l’atteinte cornéo-conjonctivale avant et après l’instauration du traitement ont été évaluées.
Résultats : Quatorze enfants (9 garçons et 5 filles) ont été inclus (23 yeux). 10 yeux de 5 enfants étaient atteints de KCV (groupe 1) et 13 yeux de 9 enfants d’une kératoconjonctivite phlycténulaire (groupe 2). L’âge moyen était de 11 ± 3 ans. Les principaux symptômes et signes présentés par les enfants étaient une photophobie (60 %) et un prurit (60 %) dans le groupe 1 ; une hyperhémie conjonctivale (44 %) et des antécédents de chalazion (55 %) dans le groupe 2. L’examen biomicroscopique révélait une inflammation cornéo-conjonctivale active dans les 2 groupes : conjonctivite pavimenteuse (80 %), plaque vernale (60 %), néo-vascularisation cornéenne (60 %) dans le groupe 1 ; phlyctènes conjonctivaux (67 %), blépharite (44 %), néo-vascularisation cornéenne (55 %) dans le groupe 2. L’activité inflammatoire était non contrôlable malgré un traitement maximal adapté et des cures répétées de corticoïdes locaux depuis au moins 6 mois. L’efficacité sur la symptomatologie et sur l’inflammation cornéo-conjonctivale, après instauration du collyre de ciclosporine A, a été évaluée à 1 mois et à 6 mois. À 6 mois, une efficacité totale (disparition de la symptomatologie et de l’activité inflammatoire) a été retrouvée dans 60 % des cas dans le groupe 1 contre 88 % dans le groupe 2.
Discussion : La ciclosporine est un agent immunosuppresseur qui inhibe la production d’IL2 par les lymphocytes T. Le rôle central du lymphocyte T dans les KCC semble donc pouvoir expliquer l’efficacité de cette molécule permettant alors une épargne cortisonique lors des poussées.
Conclusion : Le recours à la ciclosporine A locale dans la prise en charge des KCC cortico-dépendante de l’enfant semble être une thérapeutique attractive.
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Vol 32 - N° HS1
P. 31 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.