P.159 - Le traitement par adalimumab dans la « vraie vie » : une révolution ? - 02/04/09
H Lamouliatte [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Le traitement par anticorps anti-TNF est de plus en plus souvent utilisé dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales. L’adalimumab (ADA) est administré par injection sous-cutanée permettant une utilisation à domicile. L’objectif de ce travail était d’évaluer les résultats de la presciption ambulatoire de l’ADA.
Patients et Méthodes : Du 01 01 07 au 31 08 08, tous les patients avec maladie de Crohn (MC) ou rectocolite hémorragique (RCH) actives avec indication de traitement par adalimumab ont été inclus. Ils avaient tous un bilan pré-thérapeutique avec recherche d’une tuberculose latente et sérologies virales, en particulier VIH et recherche d’une hépatite chronique B et/ou C. Après une ou deux injections en milieu hospitalier, les injections suivantes étaient faites à domicile et les malades étaient revus en consultation tous les 2 mois avec un bilan biologique.
Résultats : 24 patients ont eu un bilan pré-thérapeutique, 14 femmes et 10 hommes, 22 avec MC et 2 avec RCH, de 35,1 ans d’âge moyen (extrêmes 20 - 74 ans), 33,3 ans (extrêmes 20 - 54 ans) pour les MC. Huit (33 %) ont été traités après échec de l’infliximab. Trois (12,5 %) avaient une IDR > 5 mm et un cliché thoracique normal : 2 ont eu un traitement anti-tuberculeux ; aucun n’avait une hépatite chronique. 2 malades (8,3 %) ont refusé le traitement dont un par refus du traitement anti-tuberculeux. Vingt deux malades ont reçu l’ADA pendant 6,5 mois (extrêmes : 2 - 22) en moyenne, 7,2 mois pour les MC (extrêmes 2-22) ; les injections étaient faites 12 fois par une infirmière (54,5 %), 7 fois par le malade (31,8 %) et 3 fois (13,6 %) par un proche. Les injections ont été bien supportées chez 14 malades (63,6 %) ; 6 malades (27,2 %) ont eu une réaction locale au niveau du point d’injection dont une fois sévère et 3 (13,6 %) une douleur importante. Un malade a présenté une toux gênante après la première injection sans arrêter le traitement. Quatre malades (18,2 %) ont arrêté les injections : un pour réaction locale, un pour éruption cutanée généralisée, un pour malaise et un pour convenance personnelle.
Deux malades ont été opérés 2 et 3 mois après le début du traitement. 16/22 (72,7 %) continuent le traitement depuis 8,7 mois (extrêmes 2 - 22 mois) dont 15 avec MC en rémission et une RCH en rémission. Aucun malade n’a été perdu de vue. Dans ce groupe, la tolérance est bonne chez 12 malades (75 %). L’observance a été très bonne chez 20 malades (90,9 %) et un seul a arrêté les injections sans avertir. La satisfaction des malades sous traitement était toujours très bonne.
Conclusion : Dans cette étude, 73 % des malades continuent le traitement par adalimumab à domicile avec une bonne tolérance, une très bonne efficacité, une bonne observance et une grande satisfaction. Cependant, plus de 10 % avaient une recherche de tuberculose latente positive et près de 10 % ont arrêté les injections pour une complication cutanée. Le traitement par adalimumab à domicile est une révolution en marche dans le traitement des maladies intestinales inflammatoires chroniques.
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Vol 33 - N° HS1
P. 98 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.