Hallucinations au cours d'un traitement par hydroxychloroquine - 29/04/08
V. Ferraro [1],
F. Mantoux [1],
K. Denis [2],
M.-A. Lay-Macagno [2],
J.-P. Ortonne [1],
J.-P. Lacour [1]
Voir les affiliationsIntroduction |
Nous rapportons un effet secondaire neuropsychiatrique inattendu de l'hydroxychloroquine (Plaquenil®) à type d'hallucinations cénesthésiques chez une malade traitée pour un lichen plan érosif plantaire.
Observation |
Une femme de 75 ans était hospitalisée pour un lichen érosif plantaire invalidant. Un traitement par hydroxychloroquine (400 mg par jour) était débuté, associé à des dermocorticoïdes et à une courte corticothérapie orale (méthylprednisolone 0,5 mg/kg/j). Après 10 jours de traitement, survenait un bref épisode de désorientation temporo-spatiale, suivi d'une sensation de dépersonnalisation et d'hallucinations cénesthésiques à type de sensations corporelles. Ces manifestations avaient été précédées par la survenue de cauchemars. L'hydroxychloroquine était arrêtée spontanément par la malade une semaine plus tard. Cet arrêt conduisait à une disparition progressive des hallucinations avec retour à un état mental normal en un mois. Le recul de 2 ans et demi n'a pas montré de récidive des manifestations psychiatriques.
Discussion |
Chloroquine et hydroxychloroquine peuvent être à l'origine d'effets secondaires graves sur le plan psychiatrique, à type de psychose. Ces manifestations sont exceptionnelles, peu connues, et ont été décrites essentiellement au cours du traitement du paludisme. La présentation clinique de la psychose aux antipaludéens de synthèse est assez homogène d'une observation à l'autre : survenue chez un malade sans antécédents psychiatriques de manifestations à type de délire, hallucinations, épisode maniaque, ou dépression, après un délai de quelques heures à 40 jours, cédant en moyenne une semaine après l'arrêt des antipaludéens de synthèse. Il n'y a pas de relation entre la dose d'antipaludéens de synthèse administrée et la survenue de troubles psychiatriques. Les mécanismes de survenue sont inconnus ; il semble s'agir d'une réaction idiosyncrasique. Notre observation permet d'attirer l'attention du dermatologue prescripteur sur la possibilité de survenue d'effets secondaires psychiatriques potentiellement graves.
Hallucinations during treatment with hydrochloroquine. |
Introduction |
We report an unexpected cenesthetic hallucination-type neuropsychiatric side effect with hydrochloroquine (Plaquenil ®) in a ptient treated for an erosive plantar lichen planus.
Observation |
A 75 year-old woman was hospitalized for a handicapping erosive plantar lichen. Treatment with hydrochloroquine (400 mg/day) was initiated, associated with topical corticosteroids and a short course of oral acorticosteroids (0.5 mg/kg/day of methylprednisolone). After 10 days of treatment, a short episode of temporo-spacial disorientation occurred, followed by a feeling of depersonalization and cenesthetic hallucinations with feelings in the body. These manifestations were preceded by nightmares. Hydrochloroquine was spontaneously stopped by the patient one week later and led to the progressive disappearance of the hallucinations and a return to a normal mental state within one month. Two and a half years later, no relapse of the psychiatric manifestations has been noted.
Discussion |
Chloroquine and hydrochloroquine may be at the origin of severe psychosis-like psychiatric side effects. Such manifestations are exceptional, little known and principally described during treatment of malaria. The clinical presentation of the psychosis induced by synthetic ani-malarials is fairly homogenous from one case to the next: onset in a patient without psychaitric past of manifestations such as delirium, hallucinations, maniac episodes or depression after an interval of a few hours to 40 days, usually regressing one week after suspension of the synthetic antimalarial. There is no relationship between the dose of synthetic anti-malarial administered and the onset of psychiatric problems. The triggering-off mechanism is unknown and appears to be an idiosyncratic reaction. Our case report draws the dermatologists' attention to the possibility of the occurrence of potentially severe psychiatric side effects.
Plan
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Vol 131 - N° 5
P. 471-473 - mai 2004 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.