L’atrophie rétinienne silencieuse dans la SEP est liée à une atteinte infraclinique du nerf optique - 07/03/18
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Résumé |
Introduction |
L’épaisseur rétinienne est quantifiable de façon précise et reproductible en tomographie par cohérence optique (OCT). Une perte axonale rétinienne apparaît dans les 3 à 6 mois qui suivent un épisode clinique de névrite optique. Elle prédomine dans le quadrant temporal de la couche des fibres nerveuses de la rétine péripapillaire (T-pRNFL). En dehors de tout épisode de névrite optique, une atrophie de le T-pRNFL est aussi classiquement rapportée. La littérature actuelle suggère que cette atrophie rétinienne silencieuse soit la conséquence de lésions inflammatoires des radiations optiques et d’une dégénérescence rétrograde transsynaptique.
Objectif |
Évaluer le rôle de l’atteinte inflammatoire silencieuse du nerf optique dans la survenue de la perte axonale rétinienne silencieuse au cours de la SEP.
Méthodes |
Étude monocentrique transversale évaluant de façon multimodale des patients atteints de SEP traités par natalizumab depuis plus de six mois au CHU de Lille. Chaque patient bénéficiait d’une évaluation du handicap visuel, d’une évaluation OCT et IRM en séquences 3D (T1, FLAIR, DIR). Les logiciels ITKSNAP et Freesurfer étaient utilisés pour la mesure de la charge lésionnelle T2 au sein des radiations optiques et pour la volumétrie du cortex visuel primaire. Les lésions du nerf optique étaient dépistées et leur longueur mesurée sur la séquence 3D-DIR.
Resultats |
Entre mars et septembre 2017, nous avons inclus 76 patients. Parmi les 152 yeux, 49 avaient un antécédent de NORB clinique. Parmi les 103 yeux indemnes de tout épisode clinique de NORB (67,8 %), 51 présentaient au moins une lésion en hypersignal DIR du nerf optique (49,5 %) et 52 n’en présentaient pas. L’épaisseur de la T-pRNFL des sujets avec lésion(s) silencieuse(s) (n=51) vs celle des sujets sans lésion silencieuse (n=52) étaient significativement plus faible et associée à un cortex visuel primaire plus fin (28,1 vs 31,5cm3 ; p=0,001) et un handicap visuel plus important (2,5 % contrast : 0,72 versus 0,57 LogMAR, p=0,0002). L’épaisseur de la T-pRNFL étaient significativement corrélée à la longueur de la lésion du nerf optique (R2=0,48 ; p=0,008) mais pas à la charge lésionnelle T2 des radiations optiques.
Conclusions |
L’atteinte inflammatoire silencieuse du nerf optique mise en évidence sur la séquence 3D-DIR semble être la principale cause de la perte axonale rétinienne silencieuse de la SEP. L’OCT dans la SEP reste avant tout une fenêtre sur le nerf optique.
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Vol 45 - N° 2
P. 99 - mars 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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