Atteintes musculosquelettiques de la main en échographie-doppler dans la sclérodermie systémique : résultats sur 102 patients et associations avec les caractéristiques de la maladie - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
L’échographie de la main permet de mettre en évidence des atteintes musculosquelettiques parfois infra-cliniques au cours de la sclérodermie systémique. L’association de ces paramètres échographiques avec les principales manifestations cliniques de la maladie selon les critères ACR 2013 reste à préciser. L’objectif de ce travail était de caractériser les atteintes échographiques musculosquelettiques de la main au cours de la sclérodermie systémique et d’évaluer leur association avec les principales caractéristiques cliniques de la maladie.
Patients et méthodes |
Étude transversale monocentrique avec évaluations cliniques et échographiques standardisées en insu sur 102 patients satisfaisants les critères ACR 2013 de la sclérodermie systémique. Les paramètres échographiques étudiés étaient : la présence de synovite ou tenosynovite (en précisant le caractère actif), la présence d’une fibrose tenosynoviale (en précisant l’atteinte des extenseurs ou des fléchisseurs). Les atteintes viscérales de la maladie étaient relevées au cours du bilan annuel de sclérodermie systémique.
Résultats |
La population étudiée comprenait 102 patients, dont 77 femmes (75,5 %) âgé de 58±12,6 ans présentant une sclérodermie systémique principalement de forme cutanée limitée (n=68, 67,7 %). Une atteinte musculosquelettique de la main en échographie était constatée chez 32 patients (31,4 %) dont 20 (19,6 %) présentaient des synovites, le plus souvent active en doppler (17/20 soit 85 %) et 4 (3,9 %) des ténosynovites actives. Les synovites siégeaient principalement aux MCP (n=15, 75 %) et au poignet (n=7, 35 %). Le nombre moyen de synovites échographiques était de 2,55±1,9 et 7 (33,3 %) patients présentaient une forme oligo- ou poly-articulaire. Une ténosynovite fibrosante était constatée pour 18 (17,6 %) patients prédominante sur les gaines digitales des fléchisseurs (n=12, 66,7 %) puis sur les extenseurs communs des doigts (n=7, 39,9 %). Cette atteinte était isolée (sans synovite ou ténosynovite active) dans 2/3 des cas. La présence d’une synovite ou ténosynovite échographique était associée à une CRP >5mg/L (OR=5,59 ; IC95 (1,93–16,22), p<0,0001), à la présence d’arthralgies inflammatoires (OR=10,00 ; IC95 (1,69–59,3), p=0,013). La présence d’une ténosynovite fibrosante était associée aux formes cutanées diffuses (OR=17,10 ; IC95 [4,48–65,4], p<0,0001), à la présence d’une pneumopathie interstitielle diffuse (OR=8,13 ; IC95 [2,18–30,28], p<0,0001) et à l’absence d’anticorps anti-centromère (p<0,0001 ; aucun patient avec ténosynovite fibrosante n’avait d’anticorps anti-centromères). La présence d’une anomalie musculosquelettique dans sa globalité (fibrosante ou inflammatoire) était associée au sexe masculin (OR=2,63, [1,032–6,70] ; p=0,039) et à la positivité des anticorps anti-ARN polymérase III (OR=12,78 [1,42–114,47] p=0,011).
Conclusion |
Une anomalie musculosquelettique était présente dans 31,4 % des patients de notre cohorte de sclérodermie systémique, selon 2 phénotypes (inflammatoire et fibrosant) distincts ne coexistant que chez 1/3 des patients. La présence de synovite/ténosynovite active était associée à la présence d’arthralgies inflammatoires et à une CRP >5mg/L. La présence d’une ténosynovite fibrosante était associée à un phénotype fibrosant (forme cutanée diffuse, avec pneumopathie interstitielle diffuse, non associée aux anti-centromères).
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Vol 38 - N° S2
P. A69-A70 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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