Détermination du statut RH1 (Rhésus D ou RhD) foetal sur plasma maternel - 09/03/08
A. Delsalle [1],
S. Dourieux [1],
D. Couvreux [2],
L. Mannessier [1],
J.-J. Huart [1],
F. Puech [2]
Voir les affiliationsMalgré les progrès réalisés depuis plus de 30 ans en matière de prévention spécifique, l'allo-immunisation due à l'antigène érythrocytaire RH1 reste la plus fréquente. Le clonage du gène RH1 a permis de développer un diagnostic anténatal, par PCR, sur cellules amniotiques chez les patientes immunisées.
Récemment, de l'ADN foetal libre circulant dans le plasma maternel a été retrouvé en concentration croissante avec le terme gestationnel. Cette nouvelle source de matériel génétique foetal ouvre la voie vers un diagnostic anténatal non-invasif.
En collaboration avec le Centre de Diagnostic anténatal de l'hôpital Jeanne de Flandre, nous avons inclus après consentement éclairé, 122 femmes enceintes RH-1 dont un échantillon de sang a été prélevé soit dans le cadre d'un diagnostic anténatal avec ponction de liquide amniotique ou lors de la surveillance régulière de la recherche des anticorps anti-érythrocytaires.
L'ADN plasmatique est extrait, à partir d'un volume de 400 l, sur mini-colonnes QIAamp. En raison de la pauvreté en ADN foetal, 2 PCR successives sont nécessaires à l'amplification d'une région de l'exon 10 spécifique du gène RH1.
La mise au point technique a été pratiquée tout d'abord en réalisant des mélanges artificiels de concentrations différentes de plasmas de donneurs de sang RH : 1 et RH :-1. Un signal est présent dès 1,5 % de plasma de donneur RH : 1 dans du plasma de donneur RH :-1 soit l'équivalent de 10 copies du gène d'intérêt.
A ce jour, 33 plasmas maternels, répartis en 14 patientes incluses au 2 e trimestre et 19 incluses au cours du 3 e trimestre, ont été testés. Chaque statut RH1 foetal est le résultat d'une double détermination en aveugle réalisée sur des produits d'extraction distincts. Les résultats sont comparés à ceux obtenus de la détermination faite sur cellules amniotiques et/ou sur sang de l'enfant à la naissance.
Notre étude comporte respectivement 23 et 10 foetus ou nouveau-nés RH : 1 et RH :-1.
Au sein d'une même série d'analyses, sont inclus systématiquement des témoins négatifs (ADN de sujet RH :-1). Leur présence équilibre la distribution phénotypique qui naturellement est en faveur du phénotype RH1.
Ils permettent d'évaluer à 11 % le nombre de tests contaminés par apport d'ADN ambiant.
Quatre vingt deux pour cent des résultats du statut RH1 foetal sont conformes à ceux attendus. Six résultats se sont avérés erronés ou indéterminés en raison d'une discordance entre les 2 opérateurs. Tous termes confondus, le calcul de spécificité du test est de 60 %, pour une sensibilité de 91 %.
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Vol 31 - N° 2
P. 212 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.