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Le jeûne a-t-il un intérêt médical ? - 03/02/16

Doi : 10.1016/S1957-2557(15)30245-5 
J.-L. Schlienger
 Professeur Honoraire à la Faculté de Médecine de Strasbourg 

*Correspondance: 8, rue Véronèse, 67200 Strasbourg8, rue VéronèseStrasbourg67200

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Résumé

Diverses formules de jeûne légitimées par des études expérimentales ont connu récemment un certain succès auprès du grand public. Le jeûne entraine une diminution du stress oxydatif et de l’inflammation, accroit la protection et la résistance cellulaire aux agressions, augmente la sensibilité à l’insuline, et modifie la régulation hormonale du métabolisme cellulaire. Chez l’animal, le jeûne est à même de retarder le vieillissement et de prévenir les maladies chroniques liées à l’âge. Chez l’homme, le jeûne intermittent ou périodique améliore les anomalies du syndrome métabolique et détermine une perte de poids significative. Toutefois, le jeûne intermittent n’est pas plus efficace que la restriction calorique continue dans le traitement de l’obésité ou la lutte contre l’insulinorésistance. Le jeûne a des effets intéressants dans la prévention et le traitement du cancer. Appliqué à des modèles animaux de tumeur, il ralentit la prolifération et optimise l’efficacité de la chimiothérapie, tout en améliorant sa tolérance, à condition d’éviter l’installation d’une dénutrition. Fondé sur un argumentaire scientifique expérimental et sur quelques rares études chez l’homme, le jeûne intermittent ou périodique intégré semble à même de promouvoir un état de santé optimal et de retarder les maladies chroniques métaboliques et dégénératives. Ces vertus avaient déjà été décrites dans le cadre d’une restriction énergétique chronique modérée, et ne font que souligner les méfaits bien connus d’une alimentation hypercalorique. Toutefois, à ce jour, le jeûne intermittent n’a pas d’intérêt médical démontré comme alternative à la restriction calorique chronique chez l’homme sain ou malade.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Several fasting regimens which have origins in legitimate science were becoming popular. Experimental studies have emphasized the role of fasting in adaptive responses that reduce oxidative damage and inflammation, improve cellularprotection, and increase insulin sensitivity. In animal studies fasting has the potential to delay aging andprevent some chronic diseases. In humans, intermittent orperiodic fasting can reverse multiple features of the metabolic syndrome and induce significant weight loss. However intermittent fasting is not more effective that continuous restriction forimproving weight loss or insulin sensitivity in obese subjects. Also, fasting has the potential for applications in both cancer prevention and treatment, but the risk of denutrition has to be carefully avoid. Based on the evidence from animal studies and very few human studies, the incorporation of intermittent orperiodic fasting may promote optimal health and reduce the risk of some chronic diseases, mainly in overweight and sedentary subjects. Until now, several variations of fasting prescriptions had failed to demonstrate their superiority over long-term moderate calorie restriction. Fasting may be considered as an alternative to calorie restriction without specific medical indications.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots-clés : Jeûne, restriction calorique, prévention métabolique, obésité, chimiothérapie anti-cancéreuse

Key-words : Fasting, calorie restriction, metabolic prevention, obesity, anticancer drugs


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Vol 9 - N° 7

P. 681-686 - novembre 2015 Retour au numéro
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