L’adaptation du traitement dépend du contrôle de l’asthme évalué par 6 items (
cf. tableau supra) permettant de déterminer 3 situations : contrôle satisfaisant, contrôle insuffisant et asthme non contrôlé.
Les recommandations GINA 2006 proposent un choix thérapeutique présenté dans le tableau ci-dessous.
Adaptation du traitement de fond en fonction du contrôle de l’asthme
L’adaptation du traitement dépend du contrôle de l’asthme et du traitement en cours (
cf. tableau supra).
Contrôle satisfaisant :
- Maintien du traitement.
- Si l’asthme est parfaitement contrôlé pendant une période d’au moins 3 mois, il faut essayer de diminuer le traitement de fond afin de rechercher le traitement minimum permettant de maintenir un contrôle parfait.
Contrôle insuffisant :
Il est possible :
- soit de majorer le traitement de fond d’un palier ;
- soit de le maintenir au même niveau en fonction de l’efficacité attendue des autres options thérapeutiques, du rapport bénéfice/risque et du retentissement du contrôle partiel sur la qualité de vie du patient.
Asthme non contrôlé :
Si l’asthme n’est pas contrôlé, le traitement doit être augmenté d’un palier jusqu’à ce que le contrôle soit obtenu.
Principes de la réduction de palier en cas de parfait contrôle de l’asthme
L’objectif est de trouver le traitement minimal permettant le contrôle de l’asthme.
Patients contrôlés par une corticothérapie inhalée à dose élevée : réduire les doses de 50 %/3 mois.
Patient contrôlé avec une association d’une corticothérapie inhalée et d’un β2 de LDA :
- réduire la dose de corticothérapie inhalée de 50 % et maintenir le β2 de LDA ;
- une fois atteinte une faible dose de corticothérapie inhalée : arrêt du β2 de LDA ou association d’une corticothérapie inhalée et d’un β2 de LDA en une prise par jour.
Conditions d’arrêt d’un traitement de fond : contrôle pendant 1 an avec la plus petite dose du traitement de fond.
Asthme et allergologie
1) Il n'y a pas lieu de répéter des tests d'hyperréactivité bronchique non spécifique dans l'asthme, hormis le cas particulier des asthmes professionnels.
2) Il n'y a pas lieu de pratiquer un bilan allergologique initial systématique dans l'asthme, sauf chez l'enfant.
3) Il n'y a pas lieu de pratiquer des tests microbiens ou utilisant des extraits non standardisés dans l'exploration de l'asthme à composante allergique.
4) Il n'y a pas lieu de pratiquer des tests cutanés à lecture semi-retardée ou retardée dans l'exploration de l'asthme à composante allergique.
5) Il n'y a pas lieu de pratiquer de manière systématique, devant des tests allergologiques positifs, une immunothérapie spécifique de désensibilisation dans l'asthme.
6) Il n'y a pas lieu d'utiliser l'immunothérapie spécifique, sauf chez une minorité de patients soigneusement sélectionnés, quand les conditions suivantes sont réunies :
- il existe un facteur allergique déclenchant confirmé par la confrontation de l'histoire clinique et des tests allergologiques ;
- l'éviction ou l'évitement de cet allergène s'avère impossible ;
- un traitement médicamenteux est en cours, au palier thérapeutique correspondant à la sévérité de la maladie (l'immunothérapie spécifique peut être associée mais ne doit pas être substituée à ce traitement) ;
- ce traitement adapté ne permet pas une maîtrise suffisante de la maladie.
7) Il n'y a pas lieu de pratiquer des tests allergologiques pour suivre l'efficacité d'une immunothérapie spécifique dans l'asthme.
8) Il n'y a pas lieu d'instituer une corticothérapie orale au long cours chez un asthmatique, sauf en cas d'échec de l'association de la corticothérapie inhalée à fortes doses et des β2-mimétiques de longue durée d'action et à condition de l'associer à ceux-ci.
Critères de prise en charge à 100 % dans l'asthme
Les critères gazométriques (PaO2 < 55 mmHg) et spirométriques (VEMS < 50 % des valeurs théoriques) utilisés pour les insuffisances respiratoires graves sont (heureusement !) rarement présents dans le cas de la maladie asthmatique.
Les critères sont donc :
1) cliniques : permanence de la dyspnée, répétition des crises dyspnéiques paroxystiques, et/ou
2) spirographiques : persistance d'un syndrome obstructif sous traitement, et/ou
3) thérapeutiques : nécessité de la prise prolongée pluri-quotidienne de médicaments bronchodilatateurs.