Depuis 1990, le CRTS de Sfax a mis en place un système d’hémovigilance receveur, puis l’a étendu aux donneurs de sang (DDS) même en l’absence d’obligation réglementaire. Le suivi de la prévalence et de l’incidence de l’Ag HBs permettent, non seulement d’évaluer le risque résiduel (RR) de transmission du virus par transfusion, mais aussi la sélection des DDS.

Notre étude a porté sur 196 476 DDS entre janvier 2008 et décembre 2014. Le dépistage de l’Ag HBs a été effectué par test Elisa, successivement de 3^e et 4^e générations (Monolisa Ag HBs, Ag HBs plus et Ag HBs ultra [Biorad]). La prévalence globale de l’Ag HBs a été de 1,9 % (3,23 % en 2008 à 1,08 % en 2014). Trois cent soixante-dix-huit DDS ont bénéficié d’un contrôle de l’Ag HBs à l’occasion d’un nouveau don ou après convocation. Une seule séroconversion Ag HBs a été dépistée en 2010 chez un DDS volontaire 12mois après son dernier don et confirmée 15jours après. Le taux d’incidence et le risque relatif a été calculé sur 2 périodes de 3ans. Ainsi l’incidence de l’Ag HBs 2008–2010 a été de 0,7 pour 100 000 PA et le RR de transmission de cet Ag a été de 1,12 par 1 000 000 de dons.

Chez les DDS tunisiens, la prévalence de l’Ag HBs est moyenne. La diminution de la prévalence, au fil des années, reflète l’amélioration des conditions sanitaires du pays. Le calcul du taux d’incidence ainsi que du RR restent, toutefois, sous-estimés vu que les donneurs ayant bénéficié d’un contrôle sérologique constituent une minorité de DDS.