Stratégie de l’EFS pour atteindre l’autosuffisance en PSL - 07/09/15
Résumé |
L’autosuffisance nationale en produits sanguins labiles (PSL) est un acquis ancien, résultant du bon niveau de maîtrise collective d’un système par nature à flux tendu, du fait de la courte durée de vie des produits, et qui a de ce fait du mal à éviter des périodes de tension improprement qualifiées, parfois, de « manque de donneurs », voire de pénurie. La pérennité de cet acquis n’en est pas pour autant garantie du fait des évolutions contextuelles et environnementales qui se dessinent : (i) l’évolution sociodémographique crée un déséquilibre phénotypique entre receveurs et donneurs, elle pourrait de plus menacer l’autosuffisance par des évolutions comportementales générationnelles, (ii) le contexte économique fait peser sur le système productif une exigence d’efficience (qui au-delà de ses impacts économiques est porteuse d’une justification éthique s’agissant de l’utilisation de ressources collectives), (iii) le contexte juridico-économique place certains produits sanguins labiles en concurrence avec des produits similaires mais au statut juridique de médicament, obéissant à un équilibre offre/demande dicté par des considérations commerciales, (iv) enfin l’évolution des besoins en PSL, à la baisse depuis deux ans après une décennie de croissance ininterrompue, sans qu’il soit possible de considérer que cette baisse (dont la durabilité est incertaine) soit un facteur favorisant l’autosuffisance tant les paramètres de production des différents types de produits (globules rouges, plaquettes, plasmas thérapeutiques et pour fractionnement) sont imbriqués les uns aux autres. Garantir le maintien de l’autosuffisance, dans ce contexte, repose sur une stratégie articulée autour de trois axes : une « offre de don » adaptée (aux donneurs, à l’exigence d’efficience), une fréquentation des lieux de dons adaptée aux besoins (en termes tant quantitatif que qualitatif), enfin un prélèvement orienté vers les besoins du moment et attentif à la qualité de prise en charge des candidats au don. L’équation qui était le bon produit au bon endroit au bon moment (approche receveur) devient le bon prélèvement, au bon moment au bon endroit (approche donneur). Nous présenterons les principaux éléments qui façonnent la stratégie engagée par l’EFS aux fins de maintenir l’autosuffisance en PSL dans un cadre efficient, et dont certains volets sont encore en question : (i) en matière d’offre de don : aspects spatiaux (sites fixes versus collecte mobile, maillage territorial, types de collecte, pilotage par l’efficience) et temporels (déclinaison de l’offre dans le temps), (ii) en matière de maîtrise de la fréquentation : mix entre recrutement de nouveaux donneurs et fidélisation, messages et outils de la communication sur le don, messages et outils de la relation à distance avec les donneurs, meilleure connaissance des attentes des candidats au don, identification des cibles générationnelles et/ou communautaires ou ethniques, (iii) enfin s’agissant de la phase de prélèvement proprement dite, qualité d’accueil et de prise en charge des candidats au don, stratégie de développement des types de dons et de la production permettant d’optimiser celle-ci et de la caler au plus près des besoins des malades. La fonction de régulation, nationale par essence, qui consiste à mutualiser les produits pour gommer d’éventuelles disparités territoriales dans le rapport besoins/ressources disponibles (urbain/rural, inter-régional, métropole/DOM) fait partie intégrante de la stratégie d’autosuffisance et assure l’égalité territoriale nécessaire à la satisfaction des besoins des malades dans la sécurité et l’efficience.
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Vol 22 - N° 4
P. 183 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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