Évaluation de la relation entre la perte musculaire et la force musculaire chez les patients de réanimation - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Une diminution de la masse musculaire est fréquente et précoce chez les patients de réanimation. Cette dernière est la conséquence d’un catabolisme musculaire amplifié, d’une immobilisation prolongée et d’une insuffisance d’apports protéiques. Cette perte musculaire s’accompagne d’un allongement de la durée de ventilation artificielle, d’un allongement de la durée d’hospitalisation et, parmi les survivants, d’une altération de la qualité de vie affectant l’autonomie fonctionnelle de façon prolongée [1 ]. La perte de masse musculaire peut être appréciée par la mesure de l’épaisseur du quadriceps ; technique d’appréciation de la masse maigre validée en réanimation. Cette perte de masse musculaire peut être responsable d’une altération de la force musculaire à la sortie de réanimaiton. Néanmoins, la corrélation entre la perte de masse musculaire et la force musculaire n’est pas connue. L’objectif de cette étude était d’évaluer la relation entre la force musculaire et la masse musculaire chez les patients admis en réanimation.
Matériel et méthodes |
Pour cette étude prospective observationnelle, l’accord d’un comité de protection des personnes n’était pas requis. Les patients admis en réanimation chirurgicale et dont la durée prévisible de séjour était supérieure à 7jours étaient inclus. Une mesure de l’épaisseur du quadriceps était effectuée par échographie à j1, j7 et j10 dans le cadre de la prise en charge habituelle des patients de notre unité. La mesure de la force musculaire d’extension de la jambe réalisée à la sortie des patients de notre unité était relevée. Les valeurs sont exprimées en médiane [intervalle de confiance à 95 %].
Résultats |
Entre octobre 2014 et février 2015, 15 patients (60 IC 95 % [50–70] ans) ont été inclus. Quatre-vingt-cinq pour cent des patients étaient sous ventilation artificielle, 9 % recevaient des catécholamines de façon continue, une épuration extrarénale était effectuée chez 23 % d’entre eux. La durée médiane de séjour était de 14 [11–17] jours. Entre j1 et j10, l’épaisseur du muscle quadriceps diminuait de 15 % (1,62cm, IC 95 % [1,38–1,86] cm versus 0,97cm, IC 95 % [0,67–1,27] cm, p=0,05). À la sortie de réanimation, la force musculaire indexée (force musculaire/poids, N/kg) était de 1,8N/kg (IC 95 % [1,4–2,2]). La force musculaire brute était réduite de 54 % par rapport aux données de références : 578, IC 95 % [502–654] N (Newtons), versus 125, IC 95 % [86–164] N, p=0,05.
Chez les patients dont l’épaisseur musculaire diminuait de plus de 11 %, la force musculaire indexée à la sortie de réanimation était significativement inférieure aux patients dont la réduction d’épaisseur musculaire était inférieure à 11 %. (1,9N/kg IC 95 % [1,49-2,31] versus 1N/kg IC 95 % [0,59–1,41]), (résultat exprimé en Newton/kilogramme) (Fig. 1).
Discussion |
Dans notre population, on observait une perte musculaire précoce et significative. Les patients dont la perte musculaire était supérieure à 11 % présentaient une force musculaire significativement réduite à la sortie de réanimation. L’échographie musculaire pourrait aider au dépistage précoce des atteintes musculaires en réanimation et à l’élaboration de stratégie thérapeutique d’épargne musculaire.
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Vol 1 - N° S1
P. A94-A95 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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