Facteurs de risque de saignement précoce (<96 heures) après amygdalectomie chez l’enfant - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
L’amygdalectomie est l’une des chirurgies les plus fréquemment réalisée en France chez l’enfant. L’indication principale est le syndrome d’apnée obstructive du sommeil. La principale complication est l’hémorragie qu’elle soit précoce ou tardive liée à la chute d’escarre (taux 3,2 % [1 ]). Le retrait de l’AMM de la codéine chez l’enfant de moins de 12ans et les controverses sur le rôle favorisant des AINS et des corticoïdes sur l’hémorragie [2 ] nous ont amené à concevoir cette étude pour déterminer les facteurs de risques de saignement précoce (<96heures) après amygdalectomie.
Matériel et méthodes |
Après accord du comité d’éthique local, nous avons rétrospectivement étudié tous les cas de reprises chirurgicales pour hémorragies post-amygdalectomies précoces (<96heures) survenues entre janvier 2011 et janvier 2015 dans notre institution. Nous avons comparé ces cas à des patients n’ayant pas eu de reprise chirurgicale tirés au hasard sur la même période. Les facteurs étudiés étaient l’indication chirurgicale, les antécédents, les facteurs de risque de saignement (drépanocytose, antécédents hémorragiques, bilan préopératoire anormal), l’analgésie intra et postopératoire, la prévention des nausées et vomissements. Les statistiques ont été faites par une analyse de X2 (ou test exact de Fisher) et par test de Mann-Whitney.
Résultats |
Sur la période d’étude, il y a eu 1728 amygdalectomies dont 54 ont été reprises pour saignement postopératoire (incidence comparable environ 3 %). Vingt-quatre reprises ont eu lieux dans les 96heures après la première chirurgie. Ces reprises ont été comparées à 104 témoins. Les facteurs significativement associés à une reprise chirurgicale précoce étaient : le poids inférieur à 18kg, l’injection de kétamine en peropératoire. Les facteurs protecteurs étaient la prise d’antiémétiques en postopératoire (SSPI) et notamment d’ondansetron. L’indication chirurgicale, l’administration de corticoïdes ou d’AINS en periopératoire n’étaient pas associées à une augmentation du risque de saignement précoce (Tableau 1).
Discussion |
Sous réserves des limites méthodologiques de notre étude, les corticoïdes et les AINS n’étaient pas associés à une augmentation du risque de saignement précoce après amygdalectomie. L’association de la kétamine à une augmentation du risque de saignement et l’ondansétron à une baisse de ce dernier pourrait être l’indicateur indirect du rôle des NVPO dans cette complication. De plus amples études seraient nécessaires pour approfondir cette hypothèse.
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Vol 1 - N° S1
P. A9-A10 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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