Analyse des IgG anti-rocuronium après une suspicion de choc anaphylactique aux curares : résultats préliminaires de l’étude NASA/IPAAQ - 07/09/15
et
NASA Study Group
Résumé |
Introduction |
Le bilan étiologique classique d’un choc anaphylactique aux curares (CAC) comprend le dosage des IgE anti-ammonium quaternaire (AQ, structure commune des différents curares), réalisé grâce à un dérivé morphinique. Dans 10 % des cas, ce bilan est négatif. Des résultats expérimentaux chez la souris proposent un rôle des neutrophiles et des IgG dans le choc [1 ]. Le but de l’étude IPAAQ (Identification et Pathogénicité des Anticorps Anti-AQ) est d’identifier la nature et la pathogénicité des IgG anti-curare lors du CAC de patients inclus dans l’étude NASA (Neutrophil Activation during Systemic Anaphylaxis).
Matériel et méthodes |
L’étude IPAAQ est prospective, observationnelle, non interventionnelle, incluant tous les patients avec une suspicion de CAC qui ont bénéficié d’une consultation d’allergo-anesthésie. Elle a obtenu l’accord du CPP. Le consentement écrit des patients était recueilli lors de cette consultation. Un dosage d’IgG anti-AQ par Immunocap a été utilisé (basé sur le dosage d’IgE anti-AQ [2 ]) et un test Elisa spécifique d’IgG anti-rocuronium a été développé. Des souris produisant des IgG1 humaines ont été immunisées contre le rocuronium, permettant d’obtenir un sérum contenant des IgG1 humaines anti-rocuronium (« contrôle positif »). L’AP–HP est le promoteur de l’étude NASA. Les études NASA et IPAAQ ont respectivement obtenu le soutien financier de la DGOS et du comité d’interface INSERM–SFAR–SRLF.
Résultats |
Pour les 66 patients inclus (âge 52±17 ; sexe féminin 64 %). Le choc était de gravité variable : 65 % grade 2, 18 % grade 3 et 7 % grade 4. Seuls trois avaient reçu du rocuronium lors de l’induction anesthésique et deux avaient un test cutané positif au rocuronium à la consultation d’allergo-anesthésie (induction au rocuronium pour l’un d’eux). Parmi les 66 patients, trois présentaient un niveau élevé d’IgG spécifique anti-rocuronium, un avait un niveau moyen et cinq étaient faiblement positifs. Ces patients avaient tous présenté des réactions de grade 2, n’avaient pas de test cutané positif au rocuronium et un seul avait un dosage positif d’IgG anti-AQ par la méthode classique.
Discussion |
Ces résultats préliminaires suggèrent la présence d’IgG spécifiques anti-rocuronium chez 14 % des patients ayant une suspicion de CAC, alors qu’il ne s’agissait pas du curare utilisé lors de l’induction et que les tests cutanés étaient négatifs. Ces résultats confortent l’hypothèse d’un mécanisme alternatif aux IgE lors du choc anaphylactique, impliquant les IgG. Cela souligne de plus la limite des tests cutanés et l’importance des réactions croisées entre curares.
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Vol 1 - N° S1
P. A64-A65 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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