Donneurs décédés par arrêt circulatoire non contrôlés (DDAC) : les résultats encourageants des 42 premiers mois au CH d’Annecy - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
La procédure DDAC existe en France depuis 2006. Notre établissement est habilité pour ce type de prélèvements depuis juillet 2011. Nous en avons évalué les 42 premiers mois d’expérience.
Matériel et méthodes |
Notre établissement est centre référent pour la prise en charge des arrêts cardiaques réfractaires (ACR) en Haute-Savoie et une partie de la Savoie et de l’Ain (population≈1 million d’habitants). Les ACR sont recensés sur le registre du réseau Nord Alpin des urgences. L’opportunité de procédure DDAC est systématiquement évaluée par le médecin régulateur et le réanimateur, selon les critères nationaux d’inclusion. Après admission au déchocage, vérification des critères et une période de 5min de no touch, le décès est déclaré, puis est mise en place une circulation régionale normothermique (CRN) par le chirurgien urologue. Tous les donneurs recensés entre 07/2011 et 12/2014 sont inclus. Les délais de procédure, les causes de non prélèvement et/ou greffe ainsi que l’évolution des greffons sont analysés. Nos résultats sont exprimés en médiane [1er–3e quartiles] et comparés aux données nationales sur la même période.
Résultats |
Sur la période survenaient 2170 arrêts cardiaques ; 45 patients étaient admis au déchocage pour procédure DDAC. La durée de No Flow était de 10min [5–20] ; 5 patients n’avaient aucun No Flow. Le temps d’arrivée au déchocage était de 95min [72–107]. Il y a eu 4 échecs techniques (2 lors de la canulation, 2 CRN non fonctionnelles). Chez les 41 donneurs restants, le délai d’implantation après effondrement était de 137min [125–143] et le délai entre l’admission et la CRN de 37min [29–48]. Les causes de non-prélèvement étaient 6 oppositions exprimées par les proches, 1 famille non joignable, 1 hémopathie, 1 diagnostic d’insuffisance rénale et 1 laparotomie blanche. Au total, 31 donneurs étaient prélevés. La durée entre la mise en place de la CRN et l’explantation des reins était de 230min [216–240]. Soixante et un reins étaient explantés, avec des indices de résistances vasculaires à la 4e heure à 0,15 [0,12–0,23] ; 54 étaient greffés. Les causes de non greffe étaient 6 problèmes anatomiques et 1 mauvais greffon. La comparaison avec les données nationales est exposée dans le Tableau 1. La durée d’ischémie froide était de 11,1h [9,1–13,2]. L’incidence de reprise retardée de fonction était de 50 %, avec 2 séances de dialyse [0–5]. La créatinémie à 1 mois était à 154μmol/L [130–190]. Sur l’année 2014, 2 foies étaient prélevés et greffés : 1 receveur décédé à 3 semaines avec un greffon fonctionnel, 1 vivant sans complication.
Discussion |
Le taux d’incidence DDAC dans notre population est de 12,9 recensements et 8,9 prélèvements par Mh/an. L’efficience relative de notre équipe est probablement expliquée par son organisation : implication des équipes préhospitalières, lieu unique pour la prise en charge des ACR (ECMO thérapeutique ou DDAC), équipe séniorisée, CRN systématique. Les résultats fonctionnels des greffons encouragent la poursuite de l’activité et pourraient conduire à l’étendre à d’autres centres non universitaires.
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Vol 1 - N° S1
P. A61-A62 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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