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Le thiopental n’est pas un facteur de risque de pneumopathie tardive chez le traumatisé crânien grave. Une analyse post-hoc sur 441 traumatisés crâniens graves - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.009 
Sigismond Lasocki 1, , Karim Asehnoune 2, Philippe Seguin 3, Antoine Roquilly 2, Olivier Mimoz 4, Claire Dahyot 4, Yannick Malledant 3, Jean-François Hamel 5
et

ATLANREA groupe

1 Département d’anesthésie-réanimation, CHU d’Angers, Angers, France 
2 Département d’anesthésie-réanimation, CHU de Nantes, Nantes, France 
3 Département d’anesthésie-réanimation, CHU de Rennes, Rennes, France 
4 Département d’anesthésie-réanimation, CHU de Poitiers, Poitiers, France 
5 Biostatistiques, CHU d’Angers, Angers, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le thiopental (Pento) est un barbiturique régulièrement proposé pour traiter les poussées d’hypertension intracrâniennes (HTIC), notamment chez les traumatisés crâniens (prescrit dans 20 % des cas sur une cohorte récente de 1172 patients) [1]. Cependant son intérêt est controversé, du fait des effets secondaires hémodynamiques mais aussi immunologiques. En effet, il a été décrit une immunosuppression dans des séries anciennes [2] et une association aux pneumopathies précoces [3]. L’objectif de cette étude est de rechercher si l’utilisation de Pento est un facteur de risque de pneumopathie chez les traumatisés crâniens graves.

Matériel et méthodes

Analyses post-hoc à partir de deux bases de données prospectives (issues des études SPIRIT et Corti-TC). Dans les deux études, la survenue d’HTIC (et son traitement, y compris l’utilisation du Pento) était notée prospectivement. La survenue de pneumopathie était le critère de jugement principal dans ces 2 études randomisées contrôlées. Nous avons réalisé une analyse uni-, puis multivariée afin d’identifier les facteurs de risque de pneumopathie précoce (i.e. entre j2 et j7) et tardive (>j7–j28).

Résultats

Parmi les 441 traumatisés crâniens graves (âge 39±17ans, 135 (80,3 %) Hommes, IGS II 44,7±11,3, Glasgow initial 5,7±1,9, ISS 20,5±13,7) inclus dans les 2 études (275 patients pour Corti-TC et 166 pour Spirit), 183 (41 %) ont présenté une HTIC. Parmi ces 183 patients, 138 (75 %) ont reçu du Pento, (début 11,8±2,8jours après l’admission, pour une durée de 4,1±3,9jours dans la base corti-TC). Il n’y avait pas de différence significative entre les patients HTIC ayant reçu du pento ou non, en dehors d’un recours plus fréquent à l’hyperventilation [16 (12 %) vs 0, p=0,017]. En analyse multivariée, le Pento était le seul facteur associé à la survenue de pneumopathie précoce (OR 5,56 [IC95 ; 1,44–21,44], p=0,013) (facteurs testés : sexe, craniectomie, IGS, Glasgow, tabagisme, Score AIS cérébral). Mais, cette association n’existait pas pour les pneumopathies tardives (OR 0,48 [0,17–1,39], p=0,18). Seul le score AIS initial était associé de à la survenue de pneumopathies tardives (OR 1,19 [1,21–3,02], p=0,005). L’utilisation du pento était associé à moins de jours sans ventilation mécanique à j28 (pour la population HTIC 12±9 vs 7±8jours, p=0,001 et pour la population totale 13±8 vs 7±8jours p=0,001). La survie à j28 était identique pour les patients HTIC ayant reçu du pento ou non [71 (60 %) vs 14 (64 %) patients vivants à j28, p=0,72].

Discussion

Dans ces deux cohortes prospectives, issues d’études randomisées contrôlées récentes, l’utilisation de Pento est associée à la survenue de pneumopathies précoces, probablement liées à la gravité des patients, la survenue de la pneumopathie étant souvent antérieure à la mise sous Pento ; mais pas à la survenue de pneumopathie tardive. Une analyse longitudinale prenant en compte le facteur temps nous permettra probablement de mieux déterminer si le Pento est associé ou non à la survenue de pneumopathies.

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Vol 1 - N° S1

P. A6 - septembre 2015 Retour au numéro
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