Mise en place et vérification échoguidées des cathéters veineux centraux sous-claviers en réanimation : étude randomisée contrôlée méthode toute échographie versus méthode standard - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
La pose sous contrôle échographique des cathéters veineux centraux fait maintenant partie des recommandations. Elle permet de diminuer les échecs, d’obtenir un accès veineux plus rapide et de réduire les complications. L’échographie peut permettre également la vérification de la bonne position et de l’absence de complications. L’objectif de l’étude SUBGEUS était de comparer une technique tout échographique (pose et contrôle) versus le standard (repérage cutané et radiographique), pour évaluer le temps de pose de cathéters sous-claviers et leur vérification.
Matériel et méthodes |
Étude monocentrique, randomisée, contrôlée et approuvée par le comité d’éthique de Clermont-ferrand ayant inclus 300 patients nécessitant la pose d’un cathéter central sous-clavier, randomisés dans deux groupes : « tout » échographie ECHO ou standard STD. Le critère de jugement principal était le temps entre le début de la procédure jusqu’à la vérification du cathéter. Les critères de jugement secondaires étaient : le temps des différentes étapes de la procédure, la survenue de complications (pneumothorax, hématome, ponction artérielle), les malpositions, le taux d’échec (>2 ponctions), le nombre de ponctions. Différents temps étaient évalués : T0=désinfection, T1=ponction, T2=retour de sang, T3=pansement collé, T4=vérification faite, T5=correction faite si besoin.
Résultats |
Cent cinquante cathéters ont été mis en place dans chaque groupe. L’âge, le BMI, le ratio homme/femme, le SOFA, l’IGS II, le côté de pose n’étaient pas différents. L’échographie a permis de repérer 10 cas de thromboses. Le temps total médian de la procédure T0–T4 était plus court dans le groupe ECHO (1064 [840–1350] vs 1345 [1065–1730] s, p=0,0001). Les temps (en secondes) étaient pour ECHO/STD : T0-T1 (310 [213–400] vs 205 [138–255], p=0,0001), T1–T2 (100 [55–222] vs 67 [25–145], p=0,0005), T2–T3 (310 [245–394] vs 278 [194–373], p=0,01), T3–T4 (292 [190–397] vs 672 [510–987], p=0,001). Le taux d’échec n’était pas significativement différent entre les deux groupes (ECHO=16 % vs STD=19 % ; p=0,54). Il n’existait pas de différence significative entre le nombre de ponctions (ECHO 1,6±1,5 vs STD 1,8±1,6, p=0,28), et les malpositions (ECHO=20 vs STD=22, p=0,74). Ont été constatés : 0 pneumothorax, 8 ponctions artérielles (5 ECHO, 3 STD, p=0,72), 13 hématomes (8 ECHO, 5 STD, p=0,57). Pour 11 cas, la radiographie pulmonaire permettait d’objectiver une malposition non détectée par l’échographie.
Discussion |
Les premières analyses de cette RCT montrent une diminution du temps total de procédure (pose+contrôle) avec un temps de ponction plus long mais un temps de contrôle plus rapide pour la mise en place de cathéters veineux sous-claviers. Le taux d’échec et le nombre de malpositions ne sont pas différents. Néanmoins, la recherche de malpositions par l’échographie peut être rendue difficile par une mauvaise échogénicité en regard de l’oreillette droite, la difficulté d’identifier un flux turgescent lors de l’épreuve de contraste et des malpositions au niveau des confluents veineux. L’échographie a permis de détecter une thrombose dans 7 % des cas.
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Vol 1 - N° S1
P. A55 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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