L’hémorragie méningée est une maladie associée à des taux élevés de mortalité et de morbidité. Environ 40 % des patients meurent dans les premières 24heures après l’hémorragie et parmi ceux qui survivent beaucoup d’entre eux restent hospitalisés dans le service de réanimation. Les infections nosocomiales, telles que la pneumonie ou l’infection des voies urinaires sont une des principales causes de mauvais pronostique. Jusqu’à présent, aucun biomarqueur sanguin efficace n’est disponible pour la détection précoce et la prévention de ces infections. Le but de cette étude est d’utiliser des stratégies de protéomique afin de découvrir de nouveaux biomarqueurs pour la prédiction de l’infection chez des patients souffrant d’hémorragie méningée.

Cette étude a été effectuée après accord du CPP local. Les échantillons plasmatiques de 4 patients infectés et 4 patients non infectés ont été comparés en utilisant la spectrométrie de masse (TMT-10 plex). Parmi les protéines significativement exprimées entre les deux groups, la plus intéressante a été sélectionnée pour une vérification ultérieure dans le plasma de 54 patients infectés et 27 patients non infectés. Les performances prédictives ont été établies en utilisant des tests de Mann-Whitney U et courbes ROC.

Les résultats protéomiques ont montré 17 protéines significativement régulées entre les patients infectés et non infectés. Parmi celles-ci, la SAA a été choisie pour des études de vérification. À l’admission à l’hôpital, les concentrations de SAA étaient déjà nettement plus élevée chez les patients qui développent une infection lors d’hospitalisation (p<0,002), et atteignaient une performance de 75,3 % (80 % SP, 71,8 % SE). La combinaison de la SAA avec trois paramètres cliniques (globules blancs, WFNS et âge) a amélioré la performance individuel de la SAA permettant d’atteindre une valeur d’AUC de 94,4 % (100 % SP, 83 % SE).

Nos données suggèrent que la combinaison de la SAA, une molécule associée à la phase aiguë d’une infection, avec les leucocytes, le WFNS et l’âge pourrait être un outil efficace pour la détermination de l’infection chez les patients affectés par une hémorragie méningée. Leur capacité de prédiction pourrait conduire à une antibiothérapie plus précoce ainsi qu’a l’amélioration du pronostique. Afin d’évaluer son utilité clinique, ces résultats doivent être validés dans une étude multicentrique plus grande.